ALHAMBRA. 185
magnifique édifice; espéce de cloitre de l'amour,
retraite mystérieuse oü les rois maures goütaient
tous les plaisirs et oubliaient tous les devoirs de
la vie. »
(GIATEAUBRIAND.)
Toute la décoration de l’Alhambra consiste en
faiences vernies (azulejos), jaunes, rouges, noires,
vertes et blanches, dont la mosaïque revêt le bas
des murs jusqu’à hauteur d’appui, et en une sorte
de tapisserie faite de fleurons, de nœuds, de zig-
zags et d'inscriptions, sculptés avec un très-faible
relief sur le stuc ou sur le plâtre, que les Arabes
savaient rendre dur et travailler à l’aide de
moules appliqués de distance en distance. Rien de
plus charmant que les parois de la Salle des Am-
bassadeurs, où divers suras du Coran, des pièces
de poésie, des formules d'éloge, se promènent,
avec la calligraphie arabe, le long des frises, des
arcs et des jambages de portes et de fenêtres,
tandis qu'au plafond une charpente de cèdre of-
fre un véritable problème de combinaisons géo-
métriques.
Si lon excepte quelques colonnes, quelques
dalles, des vasques, des bassins, de petites niches
pour déposer les babouches, on ne trouve peut-
être pas un seul morceau de marbre employé dans
les décorations intérieures de l’Alhambra. La