4 THÉORIE DES FONCTIONS.
trer rigoureusement la méthode des fluxions, et combien d’artifices
particuliers il faut employer pour démontrer les différentes parties
de cette méthode.
Aussi Newton lui-même, dans son livre des Principes, a pré
féré, comme plus courte, la méthode des dernières raisons des
quantités évanouissantes j et c’est aux principes de cette mé
thode que se réduisent en dernière analyse les démonstra
tions relatives à celle des fluxions. Mais cette méthode a, comme
celle des limites dont nous avons parlé plus haut, et qui n’en est
proprement que la traduction algébrique, le grand inconvénient
de considérer les quantités dans l’état où elles cessent, pour ainsi
dire, d’être quantités; car quoiqu’on conçoive toujours bien le
rapport de deux quantités tant qu’elles demeurent finies, ce rap
port n’offfe plus à l’esprit une idée claire et précise, aussitôt que
ses termes deviennent l’un et l’autre nuis à-la-fois.
C’est pour prévenir ces difficultés, qu’un habile Géomètre anglais,
qui a fait dans l’analyse des découvertes importantes, a proposé
dans ces derniers temps, de substituer à la méthode des fluxions
jusqu’alors suivie scrupuleusement par tous les géomètres anglais,
une autre méthode purement analytique , et analogue à la méthode
différentielle, mais dans laquelle, au lieu de n’employer que les
différences infiniment petites ou milles des quantités variables, on
emploie d’abord des valeurs differentes de ces quantités, qu’on
égale ensuite, après avoir fait disparaître par la division, le facteur
que cette égalité rendrait nul. Par ce moyen, on évite à la vérité
les infiniment petits et les quantités évanouissantes • mais les pro
cédés et les applications du calcul sont embarrassans et peu natu
rels , et on doit convenir que cette manière de rendre le calcul
différentiel plus rigoureux dans ses principes, lui fait perdre ses
principaux avantages , la simplicité de la méthode et la facilité
des opérations. Voyez l’ouvrage intitulé : the residual analysis a new
brandi of the AIgebric art, hy John Landen, London, iy64, ainsi
que le discours publié par le même auteur , en 17 58 , sur le même
objet.
Ces variations dans la manière d’établir et de présenter les prim
cipes du calcul différentiel, et même dans la dénomination de ce