46 Elemens de la Méthode
donnée. Et fi FL, LS font les efpaces parcourus par le point
M en tems égaux, ou en tems qui font Fun à l’autre en pro
portion donnée, ôc que FL, LS, DG foient toujours Fun à
l’autre en même proportion, comme Ls,Li,ÔcDg; alors en
diminuant continuellement les efpaces FL ôcLS, si peut de
venir plus petit qu’aucune grandeur donnée. Il paroît, par ce
qui a été démontré dans le 44 e article, que tout mouvement
doit être fuppofé ou uniforme ou varié d’une maniéré con
tinue pendant quelque tems, quelque petit que foit ce tems;
ôc par conféquent ce Théorème eft univerfel.
67. Puifque es différence entre Lt ôc Le décroît tellement
qu’elle peur devenir plus petite qu’aucune quantité donnée ,
quelque petite qu’on la fuppofe, lorfque DG & LS font di
minués continuellement, il eft clair que la raifon de Dg à Li
(ou de D G à L S ) approche continuellement de la raifon de
DgaL r;enforte qu’elle peut en approcher de plus près que
la raifon de D^ à aucune quantité affignable plus grande ou
plus petite que Le. C’eft pour cela que Newton appelle la rai-
fon de Le à Dg limite de la raifon variable de Li à D^ 3 ou
de L S à D G, dans un fens plus rigoureux de ce terme que
nous ne l’avons pris dans le douzième ôc treiziéme Théorème,
<58. Lorfque le mouvement du point M eft continuellement
accéléré de L en S, L 1 eft toujours compofé de deux parties ;
la partie L e eft invariable ôc mefure la viteffe de M en L ; la
partie e s eft variable ôc provient de l’accélération du mouve
ment de M pendant qu’il décrit LS. Cette derniere partie décroît
continuellement lorfque DG ôc LS diminuent, ôc elle difparoît
avec ces deux efpaces. Donc lorfque EM eft déterminée par AF
par une conftruÔtion ou équation, ôc que par ce moyen la rat
ion variable à DG, ou de Li à la quantité Dg- eft réduite à
une réglé ou expreiîion, tout ce qui eft requis, pour déterminer
la raifon de Le à D^, eft de diftinguer entre Le, partie inva
riable de Li, ôc fa partie variable es. Et pour cela , il fuffit de
fuppofer que DG ôc LS décroiffent, ôc de trouver qu’elle par
tie de L 1 décroît continuellement dans le même tems, ôc en
fin s’évanouit avec Ls ; car cette partie eft es, laquelle étant
rejettée, le refte Le eft à D g, comme la viteffe de M en L.
eft à la viteffe confiante de P, ou comme la Fluxion de EL
eft à la Fluxion de CAD. Lorfque le mouvement de M eft con
tinuellement retardé, alors Li eft moindre que Le de la diffé-