2. Dela Methode
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qu’elle acquiert dans un tems donné. Lorfque le mouvement eft
accéléré, cet incrément eft compofé de deux parties;l’une, qui
feule auroit été produite, il le mouvement n’avoit pas été accé
léré, mais continué uniformément depuis le commencement du
tems; & l’autre qui auroit été produite en conféquence de l’ac
célération continuelle du mouvement, pendant ce tems-là. Cet
te fécondé partie a été rejettée, & on n’a retenu que la première
pour mefurerle mouvement, au commencement du tems. Et de
même, le mouvement étant retardé, la quantité qui s’eft trou
vée manquer, en conféquence de ce retardement, a été rejet
tée; enforte que le mouvement, en chaque terme propofé, a
été mefurée exactement, ôc que la raifon des Fluxions a toujours
été repréfentée avec exactitude. Dans la Méthode des infini
ment petits, l’élément, par lequel une quantité croît ou décroît ,
eft fuppofé infiniment petit, ôc on l’exprime, en général, par
deux ou plufieurs termes, dont quelques-uns font infiniment plus
petits que les autres, lefquels étant négligés comme peu impor
tans, les termes,qui reftent forment, ce que l’on appelle la dif
férence de la quantité propofée. Les termes que l’on néglige de
cette maniéré, comme infiniment plus petits que les autres, font
les mêmes qui réfultent de l’accélération, ou du retardement du
mouvement générateur, pendant le tems infiniment petit de la
production de cet élément, enforte que les termes reftans ex
priment l’élément qui auroit été produit dans ce tems-là, ii le
mouvement générateur avoit été continué uniformément. Donc
ces différences font exactement l’une à l’autre, en même raifon
que les mouvemens générateurs , ou Fluxions. Et par confis
quent, quoique dans cette Méthode on néglige les parties infi
niment petites des élémens, les conclurions qu’on en tire font
exactement vraies, même fans aucune erreur infiniment petite,
Kg. 21. & elles s’accordent précifément avec celles qui font tirées de
*LesFigu- la Méthode des Fluxions. Par exemple*, dans la Propofition
dbprefnler II* lorfque DG, incrément de la bafe AD du triangle ADE,
Vol. font eft fuppofé devenir infiniment petit, le trapeze D G H E ( in-
rejettées crément fimultanée du triangle) eft compofé de deux parties,
ciJPianche du parallélogramme E G & du triangle E I H ; celui-ci eft infi-
I.Vol.il. niment plus petit que le premier, parce que leur raifon eft celle
de 7 DG à A D. Donc, félon cette Méthode, on doit négli-
ger la partie E I H, ôc le refte, qui eft le parallélogramme E G,
fera la différence du triangle A D E. Or, on a fait voir ci-devant,