DES MATHEMATIQUES. Pakx. V. Liv. I. 207
dire, de repos qu’autant qu’il atteint le point indivisible de la
vérité. D’ailleurs les séries ont fréquemment de grands incon-
véniens ; le principal est souvent de ne pas converger assez , ou
de n’avoir pas ses termes assez rapidement décroissans, pour
qu’en ayant pris un nombre médiocre on puisse, sans erreur
sensible, négliger le surplus. Celle-ci, par exemple, qui donne
la grandeur du cercle , dont le diamètre est 1, savoir 1 —~ -+- ~
— j-h j, 8cc. converge si lentement qu’il en faudroit prendre
100,000 termes pour avoir seulement le rapport approché
d’Archimede , et l’on n’y gagne pas beaucoup à la représenter
sous cette forme f -t- fr 4~ &c. ou celle - ci 1 — T 2 5 — —■ &c.
Les géomètres ont donc été naturellement conduits à considérer
plus particulièrement ces suites de quantités décroissantes , a
chercher des moyens d’en trouver la somme , fussent-elles
même prolongées à l’infini, ou si cette sommation se trouvoit
impossible, à tenter d’en approcher jusqu’à un degré d’exactitude
indéfini. De ces recherches enfin, il est résulté une théorie fort
etendue et fort intéressante qui a été successivement cultivée et
augmentée par tous les géomètre, du plus grand nom.
Archimede marche ici à leur tête comme dans tant d’autres
recherches géométriques ; car il paroît être le premier qui ait
trouvé la sommation d’une progression géométrique décroissante
continuée à l’infini. S’il ne s’énonce pas comme nous ,1e résultat
en est le même ; ce fut un des moyens qu’il employa pour quarrer
la parabole.
Depuis Archimede jusqu’à ces derniers temps, je ne vois per
sonne qui se soit proposé ce sujet de recherches. Mais Leibnitz
annonça, en 1682, des nouvautés en ce genre, par l’écrit qu’il
publia dans les actes de Léipsick sous ce tire : De proportione
circuli ad quadratum circumscriptum in numeris rationalibus.
Parmi le grand nombre de choses curieuses que contient cet
écrit, on trouve les prop. suivantes; si l’on forme une série de
fractions, comme celle-ci 7 4- 4- fy -+- yy 4- ^ &c., dont
les numérateurs sont l'unité, et les dénominateurs, les quarrés
des nombres naturels ( 1 excepté), diminués de l’unité, la somme
de cette série continuée à l’infini ne fera que ~ et si on nrend
ses termes en commençant par le premier, ensuite le troisième ,
le cinquième 8cc. cette série j -t- fy -H 37 4- yy 4- ^ &c. sera
égale à-, et si l’on prend les termes de la même suite com
mençant par le second et en omettant alternativement un, ce
qui donne ^ + 7^7 &c.; leur somme sera Enfin
la série ~ -+- ~ ~ -+- Sec. sera égale à l’aire du cercle dont
le quarré inscrit est ~, ou le circonscrit Mais { 4- ^ -4- rh,
est égal à un espace hyperbolique entre les asymptotes, qui est
le quart du logarithme hyp. de 2.