DES MATHÉMATIQUES. Pakt. V. Liv. I. 2 63
Erincipiorum Calculi differentialis et integralis Expos itio
elementaris ,&c. ( Tubingae, 1795, in^fi. ). Dans cet excellent
ouvrage , le cit. L’huilier développe la théorie des limites d’une
manière qui y jette la plus grande clarté , tant par le dévelop
pement de ses principes , que par ses applications à toutes les
questions communément traitées avec le secours du calcul dif
férentiel ou des fluxions , et de leurs inverses.
Je remarquerai ici en passant que la commission établie vers
1780 , en Pologne , pour la réformation des études et le choix
des meilleurs livres élémentaires , adjugea le prix aux Elémens
de géométrie , qu’il lui adressa à cette occasion , et qu’ils furent
suivis en 1702 d’un supplément intitulé : De relatione mutuel
capacitatis et terrninorum figurarum geometrice considerata ,
seu de maximis et minimis pars geometriea ( ffiarsav. et
Dresdae f 1782). C’est un traité, des isopérimêtres , considérés
dans les figures qui font l’objet de la géométrie élémentaire ,
comme les polygones rectilignes , le cercle , le cône, le cylindre
et la sphère. Le cit. L’huilier projettoit alors une seconde partie
de cet ouvrage , où il se seroit élevé à des considérations plus
sublimes , au moyen de nos calculs modernes ; mais ses occu
pations l’ont apparemment empêché d’effectuer ce projet. Il s’est
borné , attendu la rareté de cet ouvrage , à en en donner un
abrégé , sous le titre à? Abrégé d’Isopérimétrie élémentaire, &c.
qui fait suite à sa Eolygonoméirie (1). Ici le cit L’huilier soumet
à des règles semblables à celle de la trigonométrie , le calcul
des cotés et des angles de tout polygone rectiligne ; c’est un
coin , pour ainsi dire , du vaste et immense champ de la Géo
métrie, où Euler et Lexell avoient, à la vérité, fait quelques
incursions , mais où le cit. L’huilier est entré profondément,
et dont il a tiré une ample moisson de vérités nouvelles et
utiles. Ce n’est pas ici le lieu de nous en occuper j mais nous
espérons pouvoir , dans des supplémens que nous projetions ,
donner au lecteur une idée convenable de ce travail.
La théorie de l’infini géométrique ayant été l’occasion de ce
développement de celle des Limites , nous ne pouvons , ce
semble, nous abstenir de dire au moins quelques mots sur ce
fameux sujet, traité avec tant d’appareil dans l’ouvrage de
M. de Fontenelle , intitulé : Elémens de la Géométrie de
Vinfini ( Paris , 1727, in-4°. ). Le savant et ingénieux secrétaire
de l’Académie a entrepris d’y prouver l’existence de l’étendue
infinie ou infiniment petite, et même de leurs différens ordres 5
(1) Polygonométrie , ou de la mesure des figures rectilignes y et abrégé
d’Isopérimétrie élémentaire , ou de la dépendance mutuelle des grandeurs
et des limites des figures y &c. Genève et Paris, 1789, in-fi.