574 HISTOIRE
venons de nommer ne conviennent eux mêmes , que la metliode
du cit Lagrange ne mette à cette matière le couronnement et
le faîte. Mais je reviens à mon sujet, dont ce petit détail his
torique m’avoit écarté.
C’est au moyen de la formule démontrée ci dessus et de
quelques autres considérations que le cit. Lagrange déduit et
démontre analytiquement les diverses formules et séries servant
tant au calcul direct qu’inverse des quantités logarithmiques et
autres transcendantes , comme les quantités circulaires et ex
ponentielles , en sorte que ce que les analystes avoient pour
la plupart démontré ou trouvé par des considérations iondees
sur des quantités infiniment petites ou infiniment grandes , se
trouve ici soumis à la simple analyse finie.
Ce que nous venons de dire n’est que l’introduction aux
autres considérations purement analytiques que présente cet
ouvrage ; et il faut y recourir pour se former une idée de
celles par lesquelles on y résout un grand nombre de questions
dont la solution sembloit auparavant tenir nécessairement à da
théorie du calcul de l’infini, comme celle-ci : Une quantité
étant donnée par une fonction fractionnaire où la variable entre
dans le numérateur et le dénominateur , comment trouver sa
valeur , lorsque par une certaine valeur donnée à cette va
riable , le tout s’évanouit et devient ~ ? On sait, et c’est Jean.
Bernoulli qui l’a fait voir le premier , que dans ce cas il faut
recourir à une différenciation du numérateur et du dénomina
teur ; et si alors l’un et l’autre devient égal à zéro , une seconde
différenciation donnera la valeur , ou une troisième , &c. Le
cit. Lagrange fait voir que dans ce cas la fonction prime, ou
la seconde , ou la troisième , &c. satisfait à laquestion.
Le calcul des fonctions analytiques présente deux cas tout-à-
fait analogues à ceux du calcul infinitésimal. Une quantité va
riable étant donnée , on trouve toujours avec facilité sa diffé
rentielle et ses différentielles de divers ordres. Mais une diffé
rentielle étant donnée, on ne revient pas aussi facilement à la
quantité dont elle provient ; souvent même ce pas rétrograde
est impossible. Il en est de même à l’égard des fonctions. Une
fonction primitive étant donnée , il est facile de trouver ses
fonctions dérivées , prime, seconde , tierce, &c. ; ce sont les
noms que dans ce calcul on donne aux fonctions successives
dérivées d’une primitive. Mais de ces fonctions, on ne remonte
pas facilement à la fonction primitive , souvent même cela est
impossible , du moins dans l’état actuel de l’Analyse. Ainsi il
y a un calcul des fonctions direct, analogue au calcul diffé
rentiel , et un inverse , analogue au calcul intégral. C’est ici
surtout qu’éclate le génie analytique du cit, Lagrange et sott