282 HISTOIRE
Un problème asse^ singulier et dont la solution , sans une
méthode abrégée comme celle qui résulte des formules ci-dessus,
conduiroit à des calculs sans lin , nous servira ici d’exemple.
Il s’agit de trouver la somme de tous les sinus des arcs du
quart de cercle croissans de minute en minute , depuis celui
d’une minute jusqu’au quatre-vingt-dixième degré.
Il faudroit, on le voit bien, sommer toute la table des sinus,
ce qui seroit un travail immense $ mais on résoudra ce pro
blème au moyen de la première des formules ci-dessus : il n’y
aura en effet qu’à y supposer a = o et 9=1/, ce qui donne
379 = 90° et sin. -f «9 = sin. 45Oïl aura aussi sin. a-b~f<p
ss= sin. 9 = sin. 4d°.o / 3o // j ainsi la formule en question
deviendra :
sin. 45 0 X si n < 4>°o'3o"
sin. 30
ce qui donnera pour valeur totale , 3438,2467465438.
On trouve par une autre méthode , quoique toujours fondes
sur cette sommation , et au moyen de quelques réductions ,
que la somme ei-dessus est égale en général —^ , con
séquemment dans ce cas elle est =
cot - , et celle de la
a 7
somme des co-sinus égale à
On a proposé quelques autres problèmes du meme genre. Quelle
est, par exemple , la somme de tous les logarithmes tabulaires
depuis 1 jusqu’à ïoooo , jusqu’à 100000, &c. ; ce n’est pas ici
le lieu de s’en occuper : peut-être en sera-t-il question quand je
traiterai des logarithmes.
Mais en voilà assez sur ce sujet pour un ouvrage de la nature
de celui-ci. Ainsi nous renverrons, pour de plus grands détails,
Ceux qui voudront s’instruire à fond de ce calcul , désormais
indispensable dans les grandes questions physico-astronomiques,
aux ouvrages qui en traitent spécialement. On en trouve l’élé
mentaire clairement développé par le cit. Cousin , à la suite
de sa traduction des Institutions analytiques de Madame Agnesi.
On doit surtout consulter le mémoire d’Euler , le premier et
le principal promoteur de ce calcul , qui se trouve dans le
cinquième volume des Anciens Mémoires de Pétersbourg. Euler
a aussi traité le même sujet dans son Introductio in analysim
infinitorum. On doit encore citer à cet égard avec éloge un
mémoire du cit. Bossut, inséré dans le llécuil de l’académie
des sciences , pour l’année 1769. Il avoit déjà fait, dès 1760,
une application intéressante et curieuse de ce calcul, dans un
mémoire faisant partie du troisième volume de ceux présentés