DES MATHEMATIQUES. Part. V. Liv. î. 335
âvec des observations critiques sur les diverses solutions qui
en avoient été données.
On est sans doute étonné de ce que nous n’avons rien dis
de la solution propre de Jean Bernoulli lui-même , car il n’étoit
pas homme à proposer une question dont la solution ne fut
déjà en son pouvoir. Il en avoit fait parta Leibnitz, dans le
même temps qu’il lui adressoit le problème. Nicolas Ber
noulli la communiqua au public dans le premier des écrits dont
nous avons parlé plus haut. Elle est d’une extrême élégance.
Il trouVe en effet que si le rapport du rayon oscuîateur à la
partie retranchée entre la courbe et l’axe est exprimé par celui
de i à n y que a soit une ligne donnée , l’équation de la
courbe ayant la propriété demandée, sera y _ S - ■*" dx ce?
qui est l’équation du cercle lorsque n = i. Et en effet, le rayon
oscuîateur dans le cercle , qui n’est autre que le rayon , est
égal à la partie de ce rayon intercepté entre la courbe et l’axe,
savoir le rayon même. Si n est ~ , on aura pour équation
** dx
\/ a — x
, ce qui est l’équation de la cycloïde ; car dans
cette courbe , le rayon oscuîateur est partagé par l’axe en deux
parties égales. Nous ne remarquons ces choses que pour faire
voir combien la géométrie est ferme dans sa marche et satis
faisante par-là. Cette équation , au surplus , avoit aussi été
trouvée par Taylor , et ne pouvoit manquer de l’être par
tous ceux qui se conduiroient convenablement dans la solution
de cette première partie du problème.
Il est maintenant aisé de voir qu’en faisant varier a , qui
est le paramètre de la courbe , on en aura une infinité du
même sommet et sur le même axe , et ce sont celles qui
doivent être coupées à angles droits. Il est remarquable , au
surplus , que toutes ces courbes sont semblables dans le sens
que toutes les paraboles et hyperboles équilatères le sont ; ce
qui , par un heureux hasard, facilite la solution du problème
en le réduisant , à certains égards, au cas des courbes sem
blables.
La seconde partie du problème , ou la détermination de la
trajectoire même, n’est pas moins élégamment résolue par
Bernoulli , au moyen des quadratures. Mais il seroit un peu
trop long de l’exposer ici j nous nous bornerons à inviter les
géomètres à la voir dans ses OEuvres (1).
Il ne faut pas omettre ici que Nicolas Bernoulli, fils de?
(1) Tome II, pages 290, 291 et suiy,