35o HISTOIRE
ou certaine variable du problème est zéro , ou a pris cette
grandeur.
Ainsi la détermination de ces fonctions arbitraires , d’après
les conditions données, a du nécessairement occuper les géo
mètres, et ils ont trouvé qu’en général cette détermination ra-
menoit à l’intégration d’une équation aux différences finies.
Les Mémoires de l'Académie des Sciences de 1770, 1771
et 1772 , contiennent divers mémoires de Condorcet sur ce
sujet, et en particulier celui de 1772 a pour objet direct la déter
mination des fonctions arbitraires qu’il ramène dans bien des cas
à l’intégration d’une équation aux différences finies, résultat au
quel ont été conduits par différentes voies les citoyens Monge ,
Laplace , &cc. ; ensorte que c’est, ce semble aujourd’hui, de la
perfection du calcul intégral des différences finies que dépend
celle du calcul intégral des différences partielles.
On doit à Euler , relativement aux fonctions arbitraires qu’il
faut ajouter aux intégrales des différences partielles, une obser
vation très-intéressante. D’Alembert vouioit qu’elles fussent assu-
jéties à la loi de continuité, c’est-à-dire, qu’elles dussent toujours,
par exemple , représenter une courbe assujétie à une loi uniforme
dans sa description. Euler prétendoit que cela n’étoit pas néces
saire , et que ces fonctions pouvoient même être discontinues ,
au point d’être représentées par les ordonnées d’une courbe quel
conque sans équation , telle que seroit une courbe tracée à la
main et libero ductu , et même sans contiguïté dans ses parties ,
comme une suite de points placés adlibitum. On peut voir sur cela
quelques détails dans le mémoire de Lagrange sur le problème
des cordes vibrantes, premier sujet de cette discussion; elle fut
ensuite reprise entre d’Alembert et Lagrange qui s’est rangé au
sentiment d’Euler , et ses raisons ont convaincu tous les géo
mètres qui tiennent aujourd’hui que les fonctions en question
ne sont point sujettes à la loi de continuité , ce qui donne à la
solution de certains problèmes une étendue comme indéfinie.
Le cit. Monge a ajouté à la force de ces raisons , par un mé
moire inséré dans le IV e . tome de l’Académie de Turin. Il y fait
voir , à l’égard des intégrales aux différentielles partielles à trois
variables seulement, comme z, x , y, qu’elles ont pour lieu une
surface courbe construite de telle manière qu’elle passe par au
tant d’autres courbes qu’il y a de fonctions arbitraires dans l in-
tégrale complète, c’est-à-dire une, si l’équation différentielle est
du premier ordre ; deux, si elle est du second , &c. ; et il tire de
cette construction la conséquence que rien n’astreint la fonction
arbitraire à être une quantité algébrique et continue. Il a ensuite
donné divers développemens à cette idée dans les Mémoires
présentés à l’Académie des Sciences , tom. VII et IX. Cette