DES MATHÉMATIQUES. Part. V. I.iv. ï. 35i
manière de représenter les équations aux différences partielles,
et leurs fonctions arbitraires, a paru si lumineuse, qu’elle a dis
sipé tous les doutes qui pouvoient encore s’élever sur ce sujet.
Pour terminer enfin l’histoire de cette discussion analytique ,
j’ajouterai que l’Académie impériale de Pétersbourg proposa
cette question pour l’objet du prix, en 1790 , et que ce prix fut
remporté par le cit. Arbogast , de Strasbourg, que nous avons
vu ensuite député à la Convention nationale. Il y établit, tant
par l’examen des raisons alléguées de part et d’autre que par
des preuves qui lui sont propres , que rien ne limite la forme
de ces fonctions. J’ajouterai ici, en passant, que le savant géo
mètre \ éronois , le chevalier Lorgna , remporta Y accessit, J’ai
ouï dire qu il confirme l'assertion d’Euler.
Mais y a-t-il vraiment de ces formes discontinues , objet de la
discussion entre d’Alembert et Euler ; c’est une question que
s’est proposée le cit. Charles , et qu’il discute dans le X e . vol.
des Mémoires présentés à l’Académie. Il y est d’un avis abso
lument contraire , et fait voir par un raisonnement qui nous
paroît concluant, qu’au fond la courbe ou la foi me la plus irré
gulière et en apparence la plus discontinue , ne l’est que parce
que la loi qui a présidé à sa description ou son équation^, nous
est inconnue par sa complication. Une suite même de points
placés au hazard paroîtra sans doute très-discontinue ; mais au
fond tous ces points peuvent être liés par une loi commune 5 ce
seront autant de points conjugués isolés en apparence, mais qui
îi’en tiennent pas moins les uns aux autres par les liens secrets
d’une équation analytique, comme uneovale conjuguée, quoique
détachée d’une courbe, n’en fait pas moins partie , et ne lui tient
pas moins par l’équation qui lui est propre.
Il 11’est pas, ce me semble, tout-à-fait si aisé de ramener à la
continuité une forme telle que celle d’un polygone , dans la des
cription duquel la loi semble varier par saut. Le cit. Charles en
montre néanmoins la possibilité : mais nous sommes obligés de
renvoyer à son mémoire cité plus liant , à l’article intégral
(calcul) des différeniielles partielles, inséré dans 1 'Encyclopédie
méthodique par ordre de matières, ou a l’ouvrage d’un géomètre
qui s’est proposé de donner l’histoire des nouveaux calculs ,
suivant la confirmation que je viens d’en avoir. Je me bornerai
à indiquer quelques-unes des sources d’une instruction plus pro
fonde sur ce sujet, indépendamment des divers mémoires cités ,
le cit. Cousin et le cit, Bossut, dans leurs Traités du calcul inté
gral; mais personne n’est entré à cet égard dans des détails plus
approfondis et plus savans que le citoyen Lacroix , dans son
Traité du calcul différentiel et du calcul intégral, le plus nou
veau et le plus complet que nous ayons. Rien de ce qui a été fait