DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. I. 355
Les auteurs plus modernes qui ont donné des traités du calcul
intégral, n’ont pas oublié cette partie si intéressante de l’ana
lyse. Le citoyen Cousin en a traité dans le sien avec l’étendue
et les détails qu’elle exigeoit. Elle tient aussi une place con
sidérable dans celui du cit. Bossut. Enfin le cit. Lacroix s’en
est occupé avec un soin tout particulier dans le sien, et il a
rempli à cet égard, comme à l’égard de toutes les autres parties
des calculs qu’il traitoit, l’attente des analystes.
XXXV.
Les logarithmes sont d’une telle utilité dans les mathéma
tiques , soit qu’on les envisage du côté de la théorie, soit qu’on
ne considère que leur usage habituel dans les calculs, que
nous croyons devoir faire ici un article particulier de ce que
les mathématiciens de ce siècle ont ajouté à ce sujet. Nous
allons donc renouer ici le fil de notre histoire, interrompue à
la fin de l’article concernant Neper, où après l’exposé de sa
découverte , nous avons fait connoître les progrès de cette
théorie pendant la durée du dix - huitième siècle. Il faut y
joindre aussi ce que nous avons dit en divers endroits sur ces
nombres, en parlant des nouveaux calculs. Voyez la table de
cet ouvrage , au mot Logarithme.
Nous commencerons par les travaux de ceux qui ont cherché
à en faciliter et amplifier la pratique. Il faut à cet égard donner
le premier rang au moins pour l’ancienneté à Sherwin. Ce
calculateur publia en 1706 pour la première fois, à Londres,
de nouvelles tables , sous le titre de Sherwin’s mathematical
tabies contrived after à most comprehensive méthode , &c.
in S 0 . O11 y trouve, outre les logarithmes des 101000 premiers
nombres, les sinus , tangentes , sécantes et sinus-verses des 90°
de min ute en minute , tant naturels que logarithmiques. Ces
tables ont eu plusieurs éditions, toutes i/z-8 Q . , savoir une se
conde en 1741 y une troisième en 1742 , revisée et augmentée
par Gardiner ; une quatrième en 1761 , et une cinquième en
1771. Cette dernière est, selon la remarque de M. Hutton ,
dans sa curieuse histoire des logarithmes et de la trigonométrie ,
absolument incorrecte et fourmille de fautes d’impression , au
point de ne pouvoir s’en servir ; il dit y en avoir corrigé
plusieurs milliers. /
Gardiner ne se borna pas à être l’éditeur de Sherwin en
1742 ; il publia lui-même dans cette dernière année de nouvelles
tables sous ce titre , qui énonce ce qu’elles contiennent de
particulier et de ydus ou de moins que celles de Sheiwin :
Tables of logarithms, for ail numbers front x to 102100, and