Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

боВ HISTOIRE 
gens , ? il n’y en a aucun qui ait mérité sur ce point la recôn- 
noissance des géomètres. 
La démonstration d’Huygens , ( Opera varia , t.I.) , est fondée 
sur la considération de l’équilibre d’un plan chargé de plusieurs 
poids égaux, et appuyé sur une ligne droite; mais cette dé 
monstration , quoique ingénieuse et exempte des difficultés aux 
quelles celle d’Arcliimède est sujette, ne paroît pas à l’abri 
de toute objection ; au reste il suffit que ce principe soit constant. 
Le principe du levier droit et horizontal une fois posé, on 
en peut déduire les lois de l'équilibre dans les autres machines, 
et en général dans quelque système de puissances que ce soit. 
C’est ce que plusieurs auteurs ont fait, surtout la Hire, dans 
son Traité de Av écardque, imprimé dans le neuvième volume 
des anciens mémoires de 1 Académie de Sciences de Paris. Ce 
pendant il paroît qu’on n’a pas d’abord conçu la manière de 
réduire à la théorie du levier celle de toutes les autres machines, 
et surtout celle du plan incliné ; car non-seulement on voit par 
les fragmens qui nous sont parvenus du huitième livre de Pappus, 
que les anciens ignoroient le vrai rapport de la puissance au 
poids dans le plan incliné ; mais on sait que la détermination 
de ce rapport a été longtemps un problème parmi les premiers 
mathématiciens modernes , problème dont la première solution 
exacte est due à Stévin, mathématicien du prince Maurice de 
Nassau ; encore ne l’a t-il trouvée que par une considération 
indirecte et indépendante de la théorie du levier. 
Stévin considère un triangle solide posé sur sa base horizon 
tale , ensorte que ses deux côtés forment deux plans inclinés f 
et il imagine qu’un chapelet formé de plusieurs poids égaux, 
enfilés à des distances égales , ou plutôt une chaîne d’égale 
grosseur soit placée sur les deux côtés de ce triangle , de manière 
que toute la partie supérieure se trouve appliquée aux deux côtés 
du triangle, et que la partie inférieure pende librement au- 
dessous de la base , comme si elle étoit attachée aux deux extré 
mités de cette base. Il en tire une démonstration curieuse ; il 
déduit de cette théorie , celle de l’équilibre entre trois puissances 
qui agissent sur un même point, et il fait voir que cet équilibre 
a lieu lorsque les puissances sont parallèles et proportionnelles 
aux trois côtés d’un triangle rectiligne quelconque. Voyez les 
Elémens de Statique , et les additions à la Statique de cet auteur 
dans ses Hypomnemata mathematica. 
Le second principe fondamental de l’équilibre est celui de 
la composition des mouvemens. Il est fondé sur cette supposition 
que si deux forces agissent à-la-fois sur un corps, suivant dif 
férentes directions ; ces forces équivalent alors à une force unique, 
capable d’imprimer au corps le même mouvement que lui don- 
neroient
	        
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