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DES MATH[EMATT|QUES. Part. V. Lïv. III. 6il
qui est présenté d’une manière moins générale. Ce principe est
qu’il ne faut ni plus ni moins de force pour élever un poids
à une certaine hauteur , qu’il n’en faudroit pour élever un poids
plus pesant à une hauteur d’autant moindre , ou un poids moindre
à une hauteur d’autant plus grande. (Voyez la lettre delà
première partie , et le Traité de Mécanique , imprimé dans ses
Ouvrages posthumes ). Delà il résulte qu’il y aura équilibre entre
deux poids, lorsqu’ils seront disposés de manière que les che
mins perpendiculaires qu’ils peuvent parcourir ensemble, soient
en raison réciproque des poids. Mais dans l’application de ce
principe aux différentes machines , il ne faut considérer que
les espaces parcourus dans le premier instant du mouvement,
et qui sont proportionels aux vitesses virtuelles, autrement on
n’auroit pas les véritables lois de l’équilibre.
Le principe des vitesses virtuelles peut être rendu très-général
de cette manière : si un système quelconque de tant de corps
ou points que l’on veut, tirés chacun par des puissances quel
conques est en équilibre, et qu’on donne à ce système un petit
mouvement quelconque, en vertu duquel chaque point parcoure
un espace infiniment petit qui exprimera sa vitesse virtuelle,
la somme des puissances, multipliées chacune par l’espace que
le point où elle est appliquée parcourt suivant la direction de
'cette même puissance, sera toujours égaie à zéro, en regar
dant comme positifs les petits espaces parcourus dans le sens
des puissances, et comme négatifs les espaces parcourus dans
un sens opposé : Jean Bernouitli est le premier qui ait apperçu
cette grande généralité du principe des vitesses virtuelles et
son utilité pour résoudre les problèmes de statique : c’est ce
qu’on voit dans une de ses lettres à Varignon-, datée de 1717
que ce dernier a placée à la tête de la section neuvième de
sa 'Nouvelle Mécanique, section employée toute entière à mon
trer par différentes applications la vérité et Fusage du principe
des vitesses virtuelles.
Ce même principe a donné lieu ensuite à celui que Maupertuis
a proposé dans les Mémoires de VAcadémie des Sciences,
pour 1740 , sous le nom de Loi de Repos. et qu’Euler a dé
veloppé davantage , et rendu plus général dans les Mémoires
de R Académie de Berlin , pour l’année 1751. Enfin, c’est encore
le même principe qui sert de base à celui que le marquis de
Courtivron a donné dans les Mémoires de CAcadémie des
Sciences de Paris , pour 1748 et a 749-
La Grange estime que tous les principes généraux, qu’on pour-
roit peut-être encore découvrir dans la science de l’équilibre,
ne seront que le même principe des vitesses virtuelles envisagé
différemment, et dont ils ne différeront que dans l’expression,
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