6i4 HISTOIRE
matérielles. Ainsi, les forces se mesurent par les quantités de
mouvemens qu'elles sont capables de produire, et réciproque
ment la quantité de mouvement d’un corps,est la mesure de la force
que le corps est capable d’exercer contre un obstacle , et qui s’ap
pelle la percussion ; d’où il s’ensuit que si deux corps non élas
tiques viennent à se choquer directement en sens contraires avec
des quantités de mouvement égales , leurs forces doivent se
contre-balancer et se détruire ; par conséquent les corps doivent
s’arrêter et demeurer en repos ; mais si le choc se faisoit par le
moyen d’un lévier , il faudroit, pour la destruction du mou
vement des corps, que leurs forces suivissent la loi connue de
l’équilibre du lévier.
Il paroît que Descartes aperçut le premier le principe que nous
venons d’exposer; mais il se trompa dans son application au choc
des corps, pour avoir cru que la même quantité de mouvement
absolu devoit toujours se conserver.
Wallis est proprement le premier qui ait eu une idée nette de
ce principe , et qui s’en soit servi avec succès pour découvrir les
lois de la communication du mouvement dans le choc des corps
durs ou élastiques , comme on le voit dans les Trans. philos, de
1669 et dans la troisième partie de son Traité de Motu, imprimé
en 1671.
De meme que le produit de la masse et de la vitesse exprime la
force finie d’un corps en mouvement, ainsi le produit de la masse
et de la force accélératrice que nous avons vu être représentée
par l’élément de la vitesse divisé par l’élément du temps, expri
mera la force élémentaire ou naissante ; et cette quantité , si on
la considère comme une mesure de l’effort que le corps peut faire
en vertu de la vitesse élémentaire qu’il a prise , ou qu’il tend à
prendre, constitue ce qu’on nomme pression ; mais si on la
regarde comme la mesure de la force , ou puissance nécessaire
pour imprimer cette même vitesse, c’est alors ce qu’on nomme
force motrice.
Ainsi, des pressions ou des forces motrices se détruiront ou
se feront équilibre, si elles sont égales et directement opposées, -
ou si étant appliquées à une machine quelconque , elles suivent
les lois de l’équilibre de cette machine.
Lorsque des corps sont joints ensemble, de manière qu’ils ne
puissent obéir librement aux impulsions reçues et aux forces
accélératrices dont ils sont animés, ces corps exercent néces
sairement les uns sur les autres des pressions continuelles qui
altèrent leurs mouvemens, et qui en rendent la détermination
difficile.
Le premier problème et le plus simple de ce genre dont les
géomètres se soient occupés , est celui des centres d’oscillations.