DES MATHEMATIQUES. Part, V. Liv. III. 619
D’Alembert lui a donné depuis, dans son Traité de Dyna
mique, une plus grande étendue, en faisant voir que si chaque
corps est sollicité par une force accélératrice , et qui agisse par
des lignes parallèles, ou qui soit dirigée vers un point fixe, qui
agisse en raison de la distance, le centre de gravité doit décrire
la même courbe que si les corps étoient libres : à quoi l’on peut
ajouter que ie mouvement de ce centre est en général le même
que si toutes les forces des corps , quelles qu’elles soient, y étoient
appliquées chacune suivant sa propre direction : il est visible
que ce principe sert à déterminer le mouvement du centre de
gravité , indépendamment des mouvemens respectifs des corps ,
et qu’ainsi il peut toujours fournir trois équations finies entre les
coordonnées des corps et le temps, lesquelles seront des intégrales,
des équations différentielles du problème.
Le troisième principe est beaucoup moins ancien que les deux
précédens,etparoît avoir été découvert en même temps par Euler,
Daniel Bernoulli et le chevalier d’Arcy, mais sous des formes
différentes. Selon les deux premiers, ce principe consiste en ce
que, dans le mouvement de plusieurs corps autour d’un centre
fixe, la somme des produits de la masse de chaque corps , par
sa vitesse de circulation autour du centre et par sa distance au
par sa distance au même centre, est toujours indépendante de
l’action mutuelle que les corps peuvent exercer les uns sur les
autres, et se conserve la même tant qu’il n’y a aucune action,
ni aucun obstacle extérieur.
Daniel Bernoulli exposa ce principe dans le premier volume
des Mémoires de VAcadémie de Berlin en 174b, et Euler le
donna la même année dans le premier tome de ses Opuscules ,
et c’est aussi le même problème qui les y a conduits ; savoir , la
recherche du mouvement de plusieurs corps mobiles dans un
tube de figure donnée, et qui ne peut que tourner autour d’un
point ou centre fixe.
Le principe que d’Arcy donna à l’Académie des sciences de
Paris, dans un mémoire qui porte la date de 174b, mais qui n’a
paru qu’en 1752, dans les Mémoires de 174.7 , est que la somme
des produits de la masse de chaque corps par l’aire que son
rayon vecteur décrit autour d’un centre fixe, est toujours pro
portionnelle au temps. On voit que ce principe est une généra
lisation du beau théorème de Newton, sur les aires décrites en
vertu de forces centripètes quelconques ; et pour en apercevoir
est
exprimée par l'élément de l'arc circulaire divisé par i element du
temps, et que le premier de ces élémens multiplié par la dis
lance au centre, donne l’élément de l’aire décrite autour de ce