<>20 HISTOIRE
centre; d’où l’on voit que ce dernier principe n’est antre chose
que l’expression différentielle de celui de d’Arcy.
Cet auteur a présenté ensuite son principe sous une
autre forme, qui le rapproche davantage du précédent, et qui
consiste en ce que la somme des produits des masses, par les
vitesses et par les perpendiculaires tirées du centre sur les direc
tions du corps, est une quantité constante.
Sous ce point de vue, il en a fait même une espèce de principe
méthaphysique, qu’il appelle la conservation de l’action, pour
l’opposer, ou plutôt pour le substituer à celui de la moindre
quantité d’action , comme si des dénominations vagues et arbi
traires faisoient l’essence des lois de la nature, et pouvoient ?
par quelque vertu secrète, ériger en causes finales de simples
résultats des lois connues de la mécanique.
Quoi qu’il en soit, le principe dont il s’agit a lieu généra
lement pour tout système de corps qui agissent les uns sur les
autres, d’une façon quelconque, soit par des fils, des lignes
inflexibles, des lois d’attractions, et qui sont de plus sollicités
par des forces quelconques dirigées à un centre fixe , soit que le
système soit d’ailleurs entièrement libre , ou qu’il soit assujetti à
se mouvoir autour de ce même centre. La somme des produits
des masses , par les aires décrites autour de ce centre et projetées
sur un plan quelconque, est toujours proportionnelle au temps ;
de sorte qu’en rapportant ces aires à trois plans perpendiculaires
entre eux, on a trois équations différentielles du premier ordre
entre le temps et les coordonnées des courbes décrites par les
corps, et c’est proprement dans ces équations que consiste la
nature du principe dont nous venons de parler.
Le quatrième principe est celui que la Grange appelle de la
moindre action, par analogie avec celui que Maupertuis avoit
donné sous cette dénomination, que les écrits de plusieurs au
teurs illustres ont rendu ensuite si fameux , et dont nous par
lerons plus au long dans l’article Y. Ce principe, envisagé ana
lytiquement, consiste en ce que, dans le mouvement des corps
qui agissent les uns sur les autres, la somme des produits des
masses par les vitesses et par les espaces parcourus , est un
minimum. L’auteur en a déduit les lois de la réflexion et de la
réfraction de la lumière , ainsi que celle du choc des corps dans
deux mémoires, l’un à l’Académie des sciences de Paris en 1 y44*
et l’autre deux ans après à celle de Berlin ; mais il faut avouer
que ces applications sont trop particulières pour servir à établir
la vérité d’un principe général; elles ont d’ailleurs quelqtie chose
de vague et d’arbitraire , qui ne peut que rendre incertaines les
conséquences qu’on en pourroit tirer pour l’exactitude même du
principe. Aussi l’on auroit tort de mettre ce principe présenté