DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. III. 689
Ses solutions sont conformes à celles que les premiers auteurs
auxquels on doit des théories du mouvement des fluides, ont
trouvées, d’après la supposition que les différentes tranches du
fluide conservent exactement leur parallélisme en descendant
dans le vase. ( Voyez l'Hydrodynamique de Daniel Bernoulli,
XHydraulique de Jean Bernoulli , et le Traité des fluides de
d’Aiembert ). La Grange fait voir que cette supposition n’est
exacte que lorsque la largeur du vase est infiniment petite ; mais
quelle peut dans tous les cas être employée pour une première
approximation, et que les solutions qui en résultent sont exactes
aux quantités du second ordre près, en regardant les largeurs
du vase , comme des quantités du premier ordre. Mais le grand
avantage de cette analyse est qu’on peut par son moyen ap
procher de plus en plus du vrai mouvement des fluides dans
des vases de figure quelconque : car , ayant trouvé les premières
valeurs des inconnues, en négligeant les secondes dimensions
des largeurs du vase, il sera facile de pousser l'approximation
plus loin, en ayant égard successivement aux termes négligés j
ce détail n’a de difficulté que la longueur du calcul, et la Grange
ne le donne pas. Mais il fait l’application des mêmes formules,
au mouvement d’un fluide contenu dans un canal peu profond
et presque horizontal, et en particulier au mouvement des ondes.
Le calcul intégral des équations aux différences partielles
est encore bien éloignée de la perfection nécessaire pour l’in
tégration d’équations aussi compliquées que celle dont il s’agit.
Et il ne reste d’autre ressource que de simplifier cette équation
par quelque limitation.
On suppose pour cela que le fluide dans son mouvement ne
s’élève, ni ne s’abaisse au-dessous ou au-dessus du niveau qu’in-
finiment peu, ensorte que les ordonnées de la surface supérieure
soient toujours très-petites , et qu’outre cela les vitesses hori
zontales soient aussi infiniment petites. C’est avec ces conditions
que la Grange essaye de résoudre ces problèmes. Il trouve une
parfaite analogie entre les ondes formées à la surface d’une eau
tranquille, par les élévations et les abaissemens successifs de l’eau,
et les ondes formées dans l’air , par les condensations et raréfac
tions successives de l’air, analogie que plusieurs auteurs avoient
déjà supposée, mais que personne n’a voit encore rigoureuse
ment démontrée.
Ainsi, comme la vitesse de la propagation du son se trouve
égale à celle qu’un corps grave acquerroit en tombant de la
moitié de la hauteur de l’atmosphère supposée homogène, on
en peut déduire la vitesse de la propagation des ondes comme
nous le verrons dans l’article XII.
Pour les fluides élastiques, la Grange donne une formule qui
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