DES MATHEMATIQUES. Part. Y. Liv. III. 6 9 i
X I.
Du- cours des Fleuves. '
Parmi les parties de l’hydraulique et de l’hydrodynamique ,
il n’en est pas de plus intéressante que celle qui a pour objet
le cours des rivières et des fleuves. Car, si ces courants d’eau
qui doivent porter la fécondité dans les pays qu’ils arrosent, sont
un bienfait de la nature, combien de fois y portent-ils le ravage
et la désolation ? L’art de les enchaîner, pour ainsi dire , est
devenu un art nécessaire dans les pays exposés à ces dévasta
tions; il a fallu étudier les mouveinens de ces grandes masses
d’eau, connoître les effets de leurs réunions et de leurs séparations.
La partie de l’hydraulique dont nous parlons a pris surtout
naissance en Italie ; car’cette partie de l’Europe reçoit des Apen
nins une foule de torrens qui, avant de se réunir dans le Pô,
où ils tombent pour la plupart,-traversent une multitude de
principautés particulières, dont chacune tâche d’écarter de soi
le fléau dont elle est menacée. Delà les démêles anciens et
presque continuels entre les villes de Bologne , de Modène ,
Ferrare 6cc. sur lesquels il a été fait des volumes immenses
d’écritures, pour la plupart inutiles ou nuisibles ; car souvent
elles ont été l’ouvrage de gens ignorans en ces matières, et
d’ailleurs , il ri’y a guère qu’un siècle et demi que l’on a com
mencé à démêler les vrais principes qui doivent guider à cet
égard.
On imprima à Florence, en 1722, un recueil italien des au
teurs qui ont traité du mouvement des eaux. Le P. Ximenez,
à Florence, en a fait un autre dont les quatre premiers volumes
ont paru à Parme, en 1766, sous le titre : Nuova raccolta
d’autori che trattano del moto dell’ acque. On cite encore les
Règles de Castelli, deGuglielmini, de Grandi ; ce sontHes auteurs
primitifs ; aussi l’on commence par le traité du P. Castelli, délia
misura delF acque correnti ; on y a joint ses Lettres à Galilée, à
Cavalieri ; ses considérations sur les lagunes de Venise , sur
les eaux du Ferrarois, sur les marais Pontins, et des remarques
de Montanari, VivianietCassini. Vientensuite La misura deWac~
que correnti di Domenico Guglielmini.
Le second volume commence par son Traité de la nature
des fleuves, et finit par les Notes d’Eustache Manfredi.
Le troisième volume contient le Traité du mouvement des
eaux du P. Guido Grandi, et ses remarques sur plusieurs tra
vaux faits ou projettes en Italie. L’ouvrage de Poléni, sur le
S s s s 2.