Co HISTOIRE
La résolution des équations numériques , au moins par appro
ximation est si importante, qu’un grand nombre de géomètres
ou analystes se sont comme à l’envi étudiés à en trouver de
nouveaux moyens , plus courts ou plus commodes les uns que
les autres. La fécondité des mathématiques et la variété de leurs
ressources se soutiennent ici comme par-tout ailleurs.
M. Jean Bernoulli a donné dans ses hectiones calculi inte-
gralis (1) , plusieurs méthodes d’approximation , soit pour les
équations simples, c’est à-dire , pour l’extraction des racines des
nombres, soit pour les équations complexes comme celles dont
il est ici question , et spécialement pour les équations cubiques
et biquadratiques, Une de ces méthodes donne la valeur de la
racine par une suite de termes faciles à former , et alternative
ment plus grands ou moindres que la valeur cherchée , et en
approchant toujours de plus près. Mais nous sommes obligés de
passer légèrement sur cet objet , parce que cette méthode n’est
d’un usage commode dans la pratique que dans les équations des
troisième et quatrième degré.
Jacques Bernoulli a donné dans les actes de Leipsick ( ann.
1689 ), au moins pour les équations cubiques et biquadratiques ,
une méthode purement graphique , par laquelle , d après les
coefficiens de l’équation , et en promenant pour ainsi dire le
compas sur deux droites perpendiculaires l’une à l’autre , on
trouve des valeurs qui approchent rapidement et de plus en plus
de l’inconnue , si elle a une valeur réelle.
On doit aussi à M. Taylor pour ces approximations une
méthode nouvelle, fondée sur sa théorie des lncrémens (2.)»
M. Thomas Simpson en a donné deux fort ingénieuses, et qui
approchent fort rapidement ; une couple d’opérations répétées
fait trouver la valeur cherchée exactement jusqu’à 6 ou 7 déci
males. L’une (3) suppose le calcul des fluxions, mais n’en est
pas d’un usage moins facile , et est applicable à trouver à la fois
les valeurs de deux inconnues données par deux équations.
L’autre (4) est dérivée d’une méthode d’approximation pour les
séries, et est également fort commode ; car elle donne du pre
mier abord environ le double de chiffres exacts que celles de
Neuton et Halley.
M. Daniel Bernoulli y a employé la théorie des séries récur
rentes , et a développé, d’après ce principe , une méthode que
M. Euler a étendue. Nous en parlerons dans la suite.
(0 Operum, tome III , page r (3) Essays on several curious and
et seq. useful subjets, &c. Lond. 1740, in-/\ a .
(2) "Voyez Trans. philosopha ann. (4) Select exercises for young pro-
*7 l 7* jicients ,&c. Lond. 176% , in-8°.