DES MATHÉMATIQUES. Part. Y. Lit. IV. 769
de 3a pieds , commencera à faire monter l’eau dans le petit
aspirateur : quelle continuera ensuite de s’y élever jusqu’à ce
que la colonne d’eau contenue dans le petit aspirateur soit égaie
à celle qui est contenue dans le grand, ce qui arrivera lorsque
l’eau du grand aspirateur sera descendue au total de 6 pouces.
Si on considère maintenant le mouvement de la machine lorsque
l’eau rentrera dans le grand aspirateur, on verra que l’eau y
montera de 3 pouces d’eau environ avant de produire aucun
effet sur le petit aspirateur; mais qu’alors l’eau de ce dernier
commencera à en sortir, et que les 3 pouces d’eau qu’il avoid
aspirés seront versés dans le réservoir voisin , lorsque l’air aura
repris la densité de l’atmosphère. Il résulte delà qu’il sera entré
dans le grand aspirateur une hauteur de 6 pouces d’eau, tandis
qu’il n’en aura été versé qu’une hauteur de 3 pouces dans le
réservoir supérieur ; d’où l’on voit que la quantité élevée ne
sera que la moitié de la quantité dépensée ; et encore faut-il
remarquer que celle-ci est descendue d’un peu plus de 16 pieus
de hauteur, tandis que l’eau élevée ne l’a été que d’un peu
moins de 16 pieds.
Borda fait la comparaison de cette machine avec celles qui
sont à roues, pour prouver la bonté de la nouvelle machine, et
il ajoute : ce qui lui donne une grande prépondérance et qui
la distingue d’une manière particulière, c’est la suppression
des rouages, balanciers, pompes et pistons, qui embarrassent
et compliquent les machines ordinaires; et qui, usées par le
temps, obligent à des réparations souvent répétées; et enfin,
à des reconstructions totales ; au lieu que la machine à air ne
peut avoir besoin que de réparations ordinaires, et que ses par
ties principales, telles que les aspirateurs, sont, pour ainsi dire,
indestructibles. Enfin, la simplicité de cette machine en aug
mente le mérite.
Le Bélier hydraulique de Montgolfier est encore une ma
chine des plus ingénieuses et des plus nouvelles, dont nous avons
vu l’expérience en 1798. Elle est représentée dans la (jig* 38.) un
tuyau T conduit l’eau sous la machine, l'eau frappe contre une
soupape d’arrêt S et la pousse en AB; alors l’eau monte en C,
élève la soupape d’ascension , et entre dans le tuyau montant.
Aussitôt que l’eau a frappé, que la force vive du courant
est anéantie, le ressort R repousse la soupape en S, et l’effet
recommence. Il se frappe ainsi 3o coups par minute.
Si le tuyau ascendant D est fermé, il se fait une compres
sion d’air égale à ¿\o atmosphères avec une chute de 10 pieds
et un tube de 60 pieds de long sur 2 pouces de diamètre que
le cit. Montgolfier a établi dans son jardin, faubourg Saint-Denis.
Tome 111. E e e e e