Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

ySo HISTOIRE 
Le cit. Molard finissait son rapport sur les machines par des 
réflexions judicieuses : le système du remontage des bateaux- v 
dit-il, et même de la navigation par le moyen des machines, 
doit embrasser à-la-fois les principes généraux de la résistance 
de l’eau , soit par rapport au bateau ou navire , soit par rapport 
aux parties qui frappent ou agissent sur l’eau comme sur un appui. 
Pour ne pas s’exposer à perdre beaucoup de temps pour repéter 
ce qui a été fait et tenter de nouveau , et à grands frais , ce qui 
a déjà été reconnu, si non impossible, du moins inutile, nous 
pensons qu’il est nécessaire de se faire les questions suivantes , 
et d’y répondre toutes les fois qu’on proposera de substituer les 
machines aux chevaux dans le remontage des bateaux, substitu 
tion que nous désirons voir s’effectuer avec avantage le plutôt 
possible. 
i°. Quelle est la vitesse que les bateaux doivent avoir pour 
que cette substitution soit utile , même dans les circonstances 
actuelles ?. 
> a°. Quelle vitesse pourra-t on leur donner dans telle rivière 
dont la vitesse du courant sera donnée? 
3°. Quel sera l’avantage et le gain net qu’on obtiendra sur 
la dépense du même bateau par des chevaux. 
Le but de ces questions est d’obtenir des détails suffisans pour 
que l’Institut et le gouvernement puissent avoir une opinion sur 
l’avantage plus ou moins grand des divers projets qu’on lui 
présente , qui, jusqu'à présent n’ont offert que des avantages 
apparens et beaucoup de difficultés réelles. 
Je crois pouvoir ajouter que l’expérience de tant d’efforts 
inutiles peut faire juger de l’impossibilité de remonter les rivières 
par des machines. 
Thilorierdit que lepertuis de la morue près Besons,est remonté 
annuellement par plus de quatre cents bateaux , et les plus grands 
ne peuvent le franchir, dans des eaux ordinaires, qu’à l’aide 
de soixante chevaux : en supposant que chaque bateau l’un dans 
l’autre , n’y emploie que trente chevaux au prix de 5o sols par 
cheval; on peut évaluer la dépense à 3o ooo francs, à quoi 
il faut ajouter îo ooo francs au moins pour la souffrance des 
cordages. Le passage du pertuis de la morue coûte donc an 
nuellement au commerce au moins 4° 000 francs. Il assure que 
sa machine ne coûteroit pas plus de 12 ooo francs à établir, et 
4 ooo d’entretien : ainsi, dans des cas semblables elle pourroit 
être utile. Mais à l’égard du pertuis de la morue sa difficulté 
ne vient que de ce qu’on a barré une partie de la rivière pour 
la machine de Marly, et en détruisant cette machine on remé- 
dieroit à tout, comme nous l’avons dit page 749* 
On a fait aussi plusieurs fois des voitures ou un homme peut
	        
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