7 3 2 HISTOIRE
La manière de diriger les ballons a été dès le commence
ment l’objet des recherches et des projets de tous les physiciens.
L’ingénieur Meunier, de l’Académie des Sciences, fit un grand
et beau travail à ce sujet: il n’a point été imprimé; mais je suis
Î >ersuadé qu’on parviendra à diriger, jusqu’à un certain point,
es aérostats, et quand même on n’auroit d’autre ressource
que celle du vent, ce ne seroit pas moins une découverte très-
importante.
Dans la campagne de 1790, il y a eu 28 ascensions dans la
Belgique ; et le 7 messidor , à la bataille de Fleurus , le général
Moreau fut pendant deux heures dans un aérostat, li envoya
au général Jourdan deux lettres, de la hauteur de 200 toises;
elles firent gagner la bataille qui amena la conquête de toute
la Belgique.
On a fait à Meudon , sous la direction du cit. Conté , beau
coup d’expériences curieuses en 1797; lorsqu’elles serontpubliées,
l’art de l’aërostation sera considérablement perfectionné, et
déjà nous savons qu’au lieu de dépenser 3 000 francs pour l’a
cide vitriolique, on peut décomposer l’eau en la faisant couler
lentement dans des tuyaux de fer rougis au feu.
Le cit. Tétu-Bressy a aussi imaginé un moyen ingénieux de
se diriger avec des plans inclinés, en faisant monter et descendre
alternativement la machine; je l’ai annoncé dans le Journal
de Paris, 1 therin. an 8, pour retenir date d’une idée ingénieuse,
Fulton, en 1800, nous a fait voir une machine ingénieuse
appelée bateau poisson; c’est un bateau de 20 pieds qni pouvoit
aller sous l’eau , et avec lequel l’auteur a fait réellement 18 lieues.
Il y a sous le bateau un réservoir d’air; en dedans des ailes
de moulin à vent pour mouvoir le bateau, deux gouvernails,
un vertical et un horizontal ; une pompe pour vider la cale ;
avec de l’air condensé 4 00 fois, et de l’acide carbonique neu
tralisé avec la chaux , il pouvoit renouveller l’air nécessaire à
la respiration des quatre hommes qui y étoient, et qui d’ailleurs
pouvoient à volonté venir respirer à la surface de l’eau, sans
être appercus des ennemis.
Une détente qui part dès qu’elle touche un vaisseau lui four?
ïiissoit le moyen d’y mettre le feu.
On pensoit à faire usage de cette machine pour tâcher de
terminer la guerre atroce que les Anglois nous faisoient, mais
que Bonaparte a su terminer par ses négociations et ses victoires,
en 1801.