Full text: Histoire Des Mathématiques (Tome Troisieme)

ÜES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. IV. ? 83 
I X. 
î)es Machines employées dans les arts pour tricoter, filer ÿ 
fabriquer, imprimer, &c. 
\ 
Le métier à bas est une des machines les plus ingénieuses- 
et les plus utiles que l’on ait faites : elle fut imaginée en France 
vers 1680, elle est décrite dans l’Encyclopédie au mot Bas. 
Il y a plusieurs rapports sur des perfections du métier à bas 
faits à l’Académie, ou à l’Institut, par le cit. Desmarest; on les 
trouvera dans \ Art de la Bonneterie dont il s’occupe actuellement. 
Les cit. Jolivet et Cochet, de Lyon, ont ajouté au métier à 
tricot des aiguilles particulières au moyen desquelles on exé 
cute sur ce métier la dentelle, et le tricot à grille : on les voit 
au Conservatoire. 
Le cit. Aubert de Lyon a fait des métiers où l’on tricote ei| 
tournant simplement une manivelle, il l’exposera l’année pro 
chaine. 
M. Morosi de Pise, nous a fait voir à Paris, en 1800, une 
machine où l’on faisoit trois bas à-la-fois avec une manivelle. 
Les machines qui servent à la filature ont été singulièrement 
perfectionnées dans ce siècle. Dès 1740, Vaucanson que le car 
dinal de Fleuri avoit attaché aux manufactures s’occupa de la 
soie qui forme une des branches les plus importantes de notre 
commerce. Cet objet l’occupa presque tout entier, et même il 
n’a pas étendu ses recherches au-delà des moyens de perfectionner 
les préparations que doit subir la soie avant d’être employée* 
Il regardoit avec raison ces premiers travaux comme la partie 
de l’art la plus importante, la plus difficile, et jusqu’alors la 
plus défectueuse. 
Il existoit pour ces différentes opérations des procédés ingé 
nieux , mais ces procédés ne eonduisoient ni à donner à volonté 
aux diverses espèces de soie le juste degré d’apprêt qu’on vouloit 
qu’elles eussent, ni à rendre cet apprêt égal pour toutes les bo 
bines ou tous les éehevaux d’un même travail , et pour toute 
la longueur du fil qui formoit chaque bobine ou chaque écheveau : 
cette régularité dans le travail exigeoit une précision , qui obli 
gea Vaucanson à imaginer non-seulement les machines elles- 
mêmes, mais encore les instrumens nécessaires pour exécuter 
avec régularité, d’une manière uniforme, les différentes parties* 
de ces machines. Ainsi par exemple, une chaîne sans fin donnoit 
le mouvement à son moulin à organsiner, et Vaucanson inventa 
une machine pour former la chaîne de mailles toujours égales* 
Cette machine est regardée comme un çhef-d’ceyyre ; toutes les-
	        
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