8o2 HISTOIRE
Numéro 18, une boule de buis qui en renferme 5 autres déta
chées les unes des autres. Au centre de cette pièce sont deux
boules évidées et entrelacées l’une dans l’autre, au moyen de trous
ou lunettes pratiquées sur leur épaisseur : chacune d’elle occupe
à l’intérieur de chacune plus de la moitié de l’espace vide.
Numéro 25 , cette pièce est un assemblage de morceaux de tour
d’une délicatesse et d'une difficulté imcroyables. Aucune des
cription n’en peut donner une idée juste. Des chaînes d’ivoire
d’une petitesse et d’une finesse extrêmes , prises d’un seul mor
ceau , supportent un yase dont le goût et l’exécution sont ad
mirables. Les artistes de Paris , qui ont vu cette collection,
conviennent qu’il n’y a rien qui en approche.
On voit aussi au Conservatoire des Arts les tours qu’un riche
amateur avoit fait exécuter à grands frais avec toute la recherche
et la perfection imaginables.
Les découpoirs ont été portés par le cit. Jouvet, à Paris,
à un degré de perfection tel qu’on peut découper l’or , le bois
de marqueterie avec assez de précision pour que les parties enle
vées puissent entrer juste dans les cavités, et l’on imite les
ouvrages de Boule, le plus fameux ébéniste du siècle. Rotonde
du Temple.
X I I.
Des Automates de Vaucanson et autres.
Les automates de Vaucanson ont eu un si grande célébrité
qu’il seroit difficile de n’en pas parler dans P Histoire de la
Mécanique. Le pigeon volant que fit autrefois Architas et beau
coup d’automates dont l’histoire fait mention ne sont connus que
par des relations fort douteuses, et nous ne savons rien sur les
moyens d’exécution $ mais ici nous aurons des faits constans ,
et des idées positives.
Le flûteur qu’ïl fit en 17З6 fit une grande sensation. Quelques-
uns de ces hommes qui se croyent lins parce qu'ils sont soup-
çonneuxet crédules, ne voyoientdansle flûteur qu’une serinette ,
et regardoient comme une charlatanerie les mouvemens des
doigts qui imitoient ceux de l’homme. Mais l’Académie des
Sciences fut chargée d’examiner l’automate , et elle constata que
le mécanisme employé pour faire rendre des sons à la flûte,
exécutoit rigoureusement les mêmes opérations qu’un véritable
joueur de flûte , et que le mécanicien avoit imité à-la-fois les effets
et les moyens de la nature, avec une exactitude et une per
fection à laquelle on n’auroit pas imaginé qu’il pût atteindre.
Vaucanson publia en 17З8 un mémoire approuvé avec éloge