DES MATHÉMATIQUES. Part. V. Liv. IV. 8o3
par l’Académie, où il fait la description de son flûteur. Nous
insérons ici la plus grande partie de ce mémoire qui nous a
paru digne d’être conservé, et qui est dans l’Encyclopédie au
mot Androïde.
La figure est de cinq pieds et demi de hauteur environ, assise
sur un bout de roche, placée sur un piédestal quarré de quatre
pieds et demi de haut sur trois pieds et demi de large.
A la face antérieure du piédestal, (le pan eau étant ouvert)
on voit à la droite un mouvement qui, à la faveur de plusieurs
roues, fait tourner en-dessous un axe d’acier de deux pieds six
pouces de long, coudé en six endroits dans sa longueur par égale
distance , mais en sens différens. A chaque coude sont attachés
des cordons qui aboutissent à l’extrémité des paneaux supérieurs
de six soufflets de deux pieds et demi de long sur six pouces
de large, rangés dans le fond du piédestal, où leur panneau
inférieur est attaché à demeure ; de sorte que l’axe tournant,
les six soufflets se haussent et s’abaissent successivement les
uns après les autres.
A la face postérieure, au-dessus de chaque soufflet, est une
double poulie, dont les diamètres sont inégaux, savoir l’un
de trois pouces, et l’autre d’un pouce et demi, et cela pour
donner plus de levée aux soufflets ; parce que les cordons qui
y sont attachés vont se rouler sur le plus grand diamètre de
la poulie ; et ceux qui sont attachés à l’axe qui les tire se roulent
sur le petit.
Sur le grand diamètre de trois de ces poulies du coté droit,
se roulent aussi trois cordons, qui, par le moyen de plusieurs
petites poulies , aboutissent aux panneaux supérieurs de trois
soufflet placés sur le haut du bâti, à la face antérieure et
supérieure.
La tension qui se fait à chaque cordon lorsqu’il commence
à tirer le panneau du souflet où il est attaché , fait mouvoir
un levier placé au-dessus, entre l’axe et les doubles poulies,
dans la région moyenne et inférieure du bâti. Ce levier, par dif
férens renvois, aboutit à la soupape qui se trouve au-dessous
du panneau inférieur de chaque soufflet, et la tient levée afin
que l’air y entre sans aucune résistance, tandis que le panneau
supérieur en se levant en augmente la capacité. Par ce moyen ,
outre la force que l’on gagne, on évite le bruit que fait ordi
nairement cette soupape, causé par le tremblement que l’air
occasionne en entrant dans le soufflet : ainsi les neuf souflets
sont mus sans secousse, sans bruit et avec peu de force.
Ces neuf soufflets communiquent leur vent dans trois tuyaux
différens et séparés. Chaque tuyau reçoit celui de trois souflets j
les trois qui sont dans le bas du bâti, à droite par la face an-
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