8i2 HISTOIRE
de donner un coup sec pour tirer du son du tambour. Cette
mécanique consiste dans une combinaison de leviers et de ressorts
differens, tous mus avec assez de justesse pour suivre l’air.
Enfin cette machine avoit quelque ressemblance avec celle du
flûteur ; mais elle fut construite par des moyens bien différens,
( Observations sur les écrits modernes, 1741 )• Dans le temps
même que Vaucanson étoit le plus occupé des travaux de ma
nufactures, il avoit une idée qui l’amusa long-temps, et à l’exé
cution de laquelle Louis XYI s’intéressoit : c’étoit la construction
d’un automate dans l’intérieur duquel devoit s’opérer tout le
mécanisme de la circulation du sang. D’après ses premiers essais
il ôsoit presque répondre de quelque succès , et il étoit fort
éloigné de promettre légèrement. Tout le système vasculaire
devoit être de gomme élastique 5 mais il falloit pour cela qu’il
fut exécuté dans le pays qui produit cette gomme. Un anato
miste habile auroit été dans la Guyane présider à ce travail ,
Le roi avoit approuvé le voyage, l’avoit même ordonné, mais
les lenteurs qu’éprouva l'exécution dégoûtèrent Vaucanson.
On a vu plusieurs fois des automates qui jouaient aux échecs y
on parloit en 1769 de celui de M. de Kempelen , et l’on publia
à ce sujet une lettre en 178З à Basle 5 il en est parlé dans le
Journal des Savans de 178З , page 629 , in-4 0 . La manière dont
l’auteur influe sur la machine pendant le temps qu’elle joue est
si adroite et si cachée, qu’un grand nombre de savans qui l’ont
vue à Paris, n’ont pu deviner les moyens; ils ont été réduits
à des hypothèses sur la possibilité de ces moyens : il pourroit
arriver qu’un aimant caché dans la poche de celui qui vient
de temps en temps voir l’automate, fit élever ou fermer une
détente; et que le cylindre, avec une espèce de pantographe,
fit tout le reste. Mais ce n’est qu’un appérçu bien vague qui ne
peut qu’augmenter l’admiration que l’on doit aux talents vrai
ment extraordinaires de M. de Kempelen ; il est cependant le
premier à avouer qu’une grande partie de la réputation de sa
machine n’est due qu’à la manière heureuse qu’il emploie pour
faire illusion aux spectateurs. En général on doit se défier de
tous les automates dont on cache les moyens.
Raisin, organiste de Troye, étonna la ville et la Cour, en
1662, par un clavecin qui jouoit tout seul, le roi voulut voir
le dedans, c’étoit un joli enfant de cinq ans; Raisin eut la
permission d’ouvrir un spectacle à la Cour : ce fut la troupe du
dauphin.
Il me reste à parler des machines pour im’ter la voix : le eit.
Molard, dans sa jeunesse, a imité l’abi yeinent des chiens en
faisant entrer l’air dans un tuyau de fer blanc, couvert d’un
tampon sous lequel étoit une corde ; par le moyen du vide que