DES MATHEMATIQUES. Part, V. Liv. IV. 8i3
le tampon ou piston produisoit dans la caisse, Pair en rentrant
faisoit résonner la corde.
On a souvent parlé de l’impossibilité de faire une machine
propre à articuler les sons de la voix humaine» Cependant en
1780 et 1783, Mical présenta à l’Académie , et fit voir à Paris
une machine qui en approchoit un peu ; Vicq d’Azir en fit un
rapport détaillé le 7 septembre, elle consistoit à préparer le
son dans des boëtes creuses qui s’ouvrent à charnière, avec
des glottes artificielles de différentes formes sur des membranes
tendues. Journal de Physique, 1782, page 358. L’auteur est
mort en 1790; ses machines ont été vendues.
M.Kratzenstein,étant à Paris en 1786, m’assura qu’ilavoit fait
une machine qui parloit fort bien. Journal de Physique, t. XXI,
p. 358. Il me donna même un croquis de différentes formes
d'entonnoirs et de languettes, par lesquelles il étoit parvenu à
imiter les voyelles et même quelques syllabes comme papa ,
marna ; il y a un mémoire de lui qui remporta le prix de l’Aca
démie de Pétersbourg en 1780.
M. de Kempelen alla plus loin : on assure qu’il avoit un au
tomate qui prononçait distinctement des phrases comme venez
avec moi à Paris ; Journal des Savans , 1783 , page 629. Mais
il est permis d’en douter, puisqu’il n’a pas publié ses moyens.
Le cit. Frizard de Bienne , député du Mont Terrible, vient
de présenter au général premier consul Bonaparte un vase
qui s’ouvre en palmier pour faire voir une bergère qui file,
un chien qui aboyé , des chèvres qui paissent, des oiseaux qui
se promènent et qui chantent; le bec et les ailes suivent les
mouYemens des airs. ( Journal de Paris, 2,3 pluviôse , an X ),
VIIL
Du Mouvement perpétuel*
Le mouvement perpétuel est une chimère assez ancienne et
assez célèbre dans la mécanique, pour que nous devions en
parler dans cet ouvrage. On entend par mouvement perpétuel
un mouvement qui se conserve et se renouvelle continuelle
ment de lui même sans le secours d’aucune cause extérieure,
ou une communication non-interrompue du même degré de
mouvement qui passe d’une partie de matière à l’autresoit dans
un cercle, soit dans une autre courbe rentrante en elle-même,
de sorte que le même mouvement revienne au premier moteur
sans avoir été altéré. (Encyclopédie, au mot Perpétuel. ) Mais
on a fait beaucoup de découvertes réelles en courant après