8i6 HISTOIRE
si Гоп peut prolonger la vitesse du mouvement, ou par le pre
mier de ces moyens, c’est-à-dire, en transmettant le mouve
ment par des chocs d’un corps à un autre, ou par le second,
en faisant remonter des corps, par la descente d’autres corps
qui, ensuite remonteront eux-mêmes, pendant que les autres
descendront. Dans ce second cas il est démontré que la somme
des corps, multipliés chacun par la hauteur d’où il peut des
cendre est égale à la somme de ces mêmes corps multipliés
chacun par la hauteur où il pourra monter. 11 faudroit donc
pour parvenir au mouvement perpétuel par ce moyen, que les
corps qui tombent et s’élèvent conservassent absolument tout
le mouvement que la pesanteur peut leur donner, et n’en per
dissent rien par le frottement ou par la résistance de l’air, ce
qui est impossible.
bi on veut employer la force d’inertie, on remarquera que
le mouvement se perd dans le choc des corps durs ; et que
si les corps sont élastiques, la force vive à la vérité se con
serve 5 mais outre qu’il n’y a pas de corps parfaitement élas
tiques , il faut encore faire abstraction ici des frottemens et de
la résistance de l’air ; d’où Maupertuis conclut qu’on ne peut
espérer de trouver le mouvement perpétuel par la force d’i
nertie , non plus que par la pesanteur, et qu’ainsi ce mouvement
est impossible.
H se répandit en 1700 un bruit que le mouvement perpétuel
étoit trouvé. On le voyoit dans un lieu où la difficulté de la
chose n’étoit pas bien connue , où l’invention 11’étoit pas dis
cutée comme elle l’eût été dans une académie, où un air de
science réussit quelquefois, et l’air de confiance presque toujours.
Sauveur l’expliqua à l’Académie qui en fut fort surprise ; et peu
de temps après le mouvement perpétuel disparut avec son auteur.
A cette occasion Tarent prouva l’impossibilité par cette seule
raison que toutes les parties d’une machine ont un centre de
gravité commun , que pendant qu’elles tournent autour d’un
axe ou d’un point fixe, quel qu’il soit, ce centre de gravité com
mun se trouve nécessairement dans une situation , où il est
plus bas qu’en toute autre , et qu’aussitôt tout doit s’arrêter.
Car , puisqu’il y a un point où la force que plusieurs corps
ont pour descendre est réunie toute entière, dès que ce point
ne peut plus descendre, il faut que tous ces corps demeurent
immobiles. Parent détermina en général quel devoit être ce point
de repos inévitable pour toutes les machines possibles. Hist.
Acad. 1700. page 156.
On trouve dans les OEuvres Philosophiques de ’sGravesaride,
publiées à Amsterdam, en 1774 » la relation d’une machine
d’Orffyreus construite en i7i5,et qui fit du bruit en Europe.