$20 HISTOIRE
îiîier écrit à son ami Cambden que Ton ne croit pas légèrement
dès deçà ( G. Camdeni ¿pistolete, Londini , 1691. p. 333 et 387 ).
Kepler éciivoità ce même sujet en 1607 : si creare possit ani
mant quae instrumenta ejus sine ponderibus aliosque motus ele
mentares moveat, et in motu conservet tune milii erit magnus
Apollo. (Kepl. épist. 1718. page 393.)
M. le baron de Zach, dans des écrits sur le mouvement per
pétuel, (Reichs-Anzeiger 1796, 6 juin et 17 novemb. ) a fait
des recherches curieuses à ce sujet, relativement aux différentes
inventions données pour mouvement perpétuel. Je finirai en
indiquant un dernier ouvrage à ce sujet : Lecture on the per
petual motion, Henrich. London , 1770.
Malgré les raisonnemens de ’sGravesende, l’on a continué
de regarder le mouvement perpétuel comme impossible. L’A
cadémie des Sciences de Paris prit en l'jjS la résolution de
ne plus examiner aucune machine annoncée comme un mou
vement perpétuel, et l’Académie crut devoir rendre compte
des motifs qui l’avoienC déterminée, dans \!Histoire de VAca
démie de 1775, page 65.
La construction d’un mouvement perpétuel, dit l'historien,
est absolument impossible : quand même le frottement, la résis
tance du milieu ne détruiroient point à la longue l’effet de la
force motrice. Cette force ne peut produire qu’un effet égal à
sa cause : si donc on veut que l’effet d’une force finie dure toujours,
il faut que cet effet soit infiniment petit, dans un temps fini.
En faisant abstraction du frottement et de la résistance, un corps
à qui on a une fois imprimé un mouvement le conserveroit tou
jours ; mais c’est en n’agissant point sur d’autres corps , et le seul
mouvement perpétuel possible, dans cette hypothèse, qui,
d’ailleurs, ne peut avoir lieu dans la nature , seroit absolument
inutile à l’objet que se proposent les constructeurs des mouve-
raens perpétuels : ce genre de recherches a l’inconvénient d’être
coûteux; il a ruiné plus d’une famille, et souvent des méca
niciens qui eussent pu rendre de grands services , y ont con
sumé leur fortune, leur temps et leur génie. Tout attachement
opiniâtre à une opinion démontrée fau^e, s’il s’y joint une oc
cupation perpétuelle du même objet, une impatience violente
de la contradiction , est sans doute une véritable folie. On
ne la regarde point comme telle, si l’opinion qui forme cette
folie ne choque pas les idées communes , si elle n’influe sur la
conduite de la vie , si elle ne trouble pas l’ordre de la société.
Mais au moment où ceci s’imprime , je vois que le 6
janvier, on a présenté à Londres une pétition pour un nommé
Dupré qui a découvert le mouvement perpétuel, et que la péti
tion est datée du 5o e . jour du mouvement parfait.