SUR LA PROBABILITÉ DES JUGEMENTS. 36g
puis zéro jusqu’à l’unité, une hypothèse particulière, qui ne serait ni
celle de Laplace^ni aucune autre que l’on pût suffisamment motiver. Si
donc, il n’avait été rendu qu’un seul jugement par des jurés pris sur cette
liste,les formules précédentes ne seraient susceptibles d’aucune applica
tion utile; il en seraitencore de même, s’il avait été rendu un nombre peu
considérable de jugements; mais nous savons, au contraire, que de très
grands nombres de condamnations et d’acquittements, dans des pro
portions connues, ont été prononcés par des jurys pris successivement
au hasard sur une même liste générale, or, c’est sur cette considération
qu’est fondée, comme on va le voir, l’application des formules (4), (5),
(6), (7), (8), (9), (10), qui ne contiennent que deux constantes incon
nues k et u, et n’exigeront, en conséquence, que deux données de l’ob
servation. La détermination de ces données va d’abord nous occuper.
( 134)- La liste générale des citoyens qui peuvent être jurés contient
un nombre quelconque de noms ; chaque jury se compose de «jurés;
on a tiré au sort sur la liste générale, les jurys d’une ou plusieurs an
nées, qui ont jugé un très grand nombre pc d’accusés; et l’on représente
par , le nombre de ces accusés que ces jurys ont condamnés à la majo
rité d’au moins n—i contre i voix ; ce qui suppose que i soit zéro, ou un
des nombres moindres que la moitié de n. La chance d’une telle con
damnation, avant que l’accusé fût jugé, a dû varier d’un jugement à un
autre; mais, quelle que soit cette variation, la moyenne des valeurs
inconnues de cette chance qui ont eu lieu dans les fx jugements pro
noncés, a été très probablement et à très peu près égale au rapport
— (n° 95). De plus, les valeurs de cette chance moyenne et de ce rapport
varieront très peu avec le nombre /¿ supposé très grand; et, si ce nom
bre augmente encore de plus en plus, elles convergeront indéfiniment
vers une constante spéciale, qu’elles atteindraient si^ pouvait devenir
infini, sans que les causes diverses d’une condamnation à la majorité
dont il s’agit, vinssent à éprouver aucun changement.Celte quantitéspé-
ciale, que je représenterai par R, , est la somme des chances que toutes
les causes possibles de celte condamnation, ou de l’événement que nous
considérons, donnent à son arrivée, multipliées par les probabilités res
pectives de ces mêmes causes (n° io j). Il serait impossible d’en faire ré
munération et de calculer à priori leur influence; mais ces causes ne
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