SUR LA PROBABILITÉ DES JUGEMENTS. 401
t = 2,789, u = 0,736 r ;
ce qui montre que la chance u de ne pas se tromper a été peu dif
férente , pour les juges, de celle que l’on a trouvée pour les jurés
(n° i4°)> sans distinction de l’espèce de crimes, et qui est égale
a 0,7494*.
(146). Les formules dont nous venons de faire diverses applications
à des jugements en matière criminelle, conviennent également à toutes
les autres espèces de jugements, rendus en très grand nombre, tels
que ceux de la police correctionnelle et ceux de la justice militaire.
Mais, pour s’en servir, il faut que dans chaque espèce, l’observation
fournisse les données nécessaires à la détermination des éléments que
ces formules renferment.
Les Comptes généraux de Vadministration de la justice criminelle
contiennent aussi les résultats de la police correctionnelle. Pendant les
neuf années écoulées depuis 1825 jusqu’à i835, le nombre des indi
vidus traduits à cette police dans la France entière, s’est élevé à 1710174,
et dans ce nombre il y a eu i4645oo condamnés, ce qui donne 0,8563
pour le rapport du nombre des condamnés à celui des accusés. D’une
année à une autre, ce rapport n’a pas beaucoup varié; il a toujours
été compris entre 0,84 et 0,87. Le nombre des juges dans les tribu
naux de police correctionnelle n’est pas invariable : il doit être au
moins égal à 3; et le plus souvent il se réduit à ce minimum. La ma
jorité de deux voix contre une suffit alors pour la condamnation ; on
obtiendra donc la probabilité c, qu’un accusé sera condamné en police
correctionnelle, en faisant nz= 3 et i=1 dans la première équation (6);
ce qui donne
k ( 1 ~h 3* a ) -f- ~( 1 — /c) (3f -j- 1)
(1 -ht) 3
en y mettant aussi ~cr t au lieu de u. On prendra pour la valeur ap
prochée et très probable de c,, fournie par l’observation, le rapport
o,8563; mais celte donnée est insuffisante pour déterminer les deux
inconnues k et /; il faudrait savoir, en outre, parmi les 1464^00 con
damnations , le nombre de celles qui ont été prononcées, soit à l’una
nimité, soit à la simple majorité de deux voix contre une; ce que les
Comptes généraux ne nous font pas connaître. Si l’on supposait que la
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