LA PEINTURE ALLEMANDE Al XV e ET AU XVI e SIÈCLE 15
de Wesel d' « Exemples de justice » remarquables par la vérité des
portraits.
La famille tom Ring a donné à Münster une dynastie de portrai
tistes d’un réalisme sec et étriqué. Hermann tom Ring (1521-1547) est
surtout connu par son curieux cycle de portraits de Mages el de Sibylles
à la Galerie d’Augsbourg.
Le dernier et le plus célèbre des artistes westphaliens du xvU siècle
est Heinricb Aldegrever, né en 1502 à Paderborn et établi à Soest, où il
mourut vers 1560. Comme tant d'autres peintres de son temps, ¡1 com
mença par apprendre le métier d’orfèvre. Il passa ses années d’appren
tissage à Nuremberg où il subit l'influence de Durer et surtout des petits
maîtres. Ses tableaux sont en nombre restreint. Les meilleurs sont le
retable de la Vierge à Soest et le magnifique portrait de jeune homme de
la Galerie Liechtenstein (1540).
C’est son œuvre gravé qui lui assure une place dans l’histoire de l’art :
les portraits des Anabaptistes et un cycle de la Danse macabre (1541) inspiré
par Holbein ne sont pas sans mérite. Malheureusement il ne se rend pas
compte des limites de son talent et imite maladroitement Michel-Ange.
Ses allégories où il se guindé au style héroïque, déplaisent par leur
maniérisme balourd, il est surtout remarquable comme ornemaniste. H a
été un des grands pourvoyeurs de l’art décoratif de son temps : les potiers
de Cologne et de Siegburg, les armuriers d’Augsbourg se sont fréquem
ment inspirés de ses modèles.
école de COLOGNE. — A partir de Stephan Lochner, l’École de Cologne
dépend si étroitement des Pays-Bas qu’on devrait logiquement la ratta
cher à l’histoire de la peinture flamande. A vrai dire il n’y a jamais eu de
frontière bien nette entre les Pays Rhénans et les Pays-Bas qui en sont le
prolongement naturel.
Le Maître de Saint Séverin, qui est avec le Maître de Saint Barthé
lemy (voir tome II1. p. 265 et fig. 151), le principal représentant de
l’Ecole de Cologne au commencement du xvi e siècle, était probablement
d’origine hollandaise. En tout cas son style rappelle singulièrement celui
des Primitifs hollandais ; Geertgen van Sint dans, Cornelis Engelbrecht-
sen et Lucas de Leyde, tandis que son coloris chaud et chatoyant, d’un
éclat métallique, décèle l’influence de Quentin Metsys. Outre le cycle de
l’église Saint-Séverin de Cologne, qui lui a valu son nom, il faut citer
parmi ses œuvres les plus caractéristiques le cycle de la légende de sainte
Ursule et Y Adoration des Mages du Musée Wallraf-Ricbarlz. Par réaction
contre l’idéalisme édulcoré des Colonais, il tombe dans un réalisme
caricatural; les saints deviennent des bourgeois chétifs et dégénérés, avec
un teint rouge brique, des yeux caves, un long nez cartilagineux et la
mâchoire inférieure pendante. Mais pour peu que l’on examine avec