io6 PREMIÈRE PARTIE
la porte de côté qui correspond aujourd’hui à la troisième croisière (Partiel,
PI. 7, L) (*).
Il en ressort encore que tout ce qui restait de cette église fut démoli
vers 1415 ( 2 ).
Comme on le voit par le testament de Marco Gradenigo, en 1327 on ne
songeait pas encore à la construction d’une nouvelle Église. Celle-ci fut com
mencée quelques années avant le milieu de ce siècle, mais quelque temps après
avoir été commencée elle tombait en ruines ou était démolie. En 1361 les Pères
Franciscains accordaient à la Scuola des Milanais d’élever une Chapelle (J)
qui fut ensuite consacrée en 1421, et en 1361 également Giacomo Celega jetait
les fondations du magnifique campanile (C). Fondations que, en raison même
de la solidité, on ne peut admettre comme postérieures à l’élévation de la
muraille contiguë du périmètre. En 1395 on revêtait de plomb le sommet en
charpente du campanile ( 3 ) et l’année suivante celui-ci était terminé par Pier
Paolo Celega, lequel probablement continua les travaux de l’église et les
dirigea peut-être même en grande partie.
Sansovino ( 4 ) a écrit et F. Corner ( 5 ) a répété après lui, que les frais de
construction « furent supportés par beaucoup, tant nobles que citadins. Entre
» autres, un gentilhomme de la famille Gradenigo y érigea quatre colonnes
» avec leurs murailles latérales, un autre de la maison Giustiniani en fit deux,
» et un bourgeois de la maison Aguiè en posa une. Et Paul Savello, Baron
» de Rome, Condottière alors au service de la République en fit les Voûtes.
» Le Campanile fut commencé par un membre de la famille Viara, lequel
» y dépensa jusqu’à la moitié 16 mille ducats, et peu après s’étant fait reli
gieux du monastère et ayant été surpris par la mort, ne put l’achever, et
» alors l’autre moitié fut achevée par la Nation des Milanais et des habitants
» de la Terre de Manza ( 6 ) ».
Dans ce genre de construction les arrêts des travaux n’ étaient pas ra
res ni de courte durée, et dans une œuvre aussi importante il n’est pas im
probable que les constructions aient été souvent interrompues pour des raisons
d’ordre pécuniaire ( 7 ).
Comme on peut le déduire soit de la délibération du Grand Conseil en
date du 12 Mars 1391, concernant le legs de Marco Gradenigo (*), soit des
cahiers de ses Ayants cause, les versements d’argent faits par ces derniers
pour l’érection de la nouvelle Église ne commencèrent qu’ après la délibéra
tion ( 9 ) ; et il est par conséquent à supposer que les quatre premières colonnes
mentionnées par Sansovino (celles, à mon avis, sur lesquelles s’appuie le
chœur (E) et la muraille de la nef centrale) n’ont été mises en place que
plusieurs années après 1391 et précisément avec l’argent des Légataires.
(12 3 4 5 6 7 8 9) Xexte Itf p. 46.