PRÉFACE.
’IDÉE DE FAIRE UNE ŒUVRE DES PLUS
utiles en recueillant et en coordonnant dans un
travail spécial tout ce qu’ on trouve de mieux
épars ça et là dans les nombreuses publications
concernant l’Art vénitien à l’époque de la Renais
sance, me hantait et m’obsédait depuis longtemps;
néanmoins j’ aurais certainement ajourné encore
de quelques années la réalisation de mes rêves
si le défaut de moyens matériels ne m’avait em
pêché d’étendre au dehors de l’Italie les études
et les recherches indispensables pour mener à bonne fin un travail entrepris
sur 1’ obscure période de 1’ architecture vénéto-byzantine, qu’ un jeune artiste,
doublé d’un écrivain distingué, se chargeait peu à près d’étudier à l’instiga
tion de l’illustre éditeur Ongania.
Je consacrai alors toute mon activité à donner un corps à l’idée tant de
fois caressée d’une étude d’ensemble sur notre Renaissance ; étude qui, grâce
à la contribution de travaux spéciaux de plusieurs critiques d’Art en renom, me
paraissait moins hérissée de difficultés.
Mais malheureusement, cet ouvrage à peine commencé, telles furent les
contradictions que je relevai en comparant les assertions et les opinions de ces
écrivains avec le résultat de mes premières recherches et avec les particularités
caractéristiques de plusieurs de nos monuments, que j’arrivai de suite à cette
conclusion: malgré certains mérites, la plus grande partie de ce qui était im
primé et considéré ou proclamé vrai et exact devait au contraire être rectifié,
éclairci et complété, et cela à cause des sources troublées et insuffisantes, aux
quelles les critiques avaient puisé de préférence les éléments pour composer
leurs histoires et leurs travaux, et de la faiblesse des critériums artistiques et
des profondes lacunes qui restaient encore à combler.