Full text: Période de transition (Première partie)

ii 4 PREMIÈRE PARTIE 
de Poligno (aujourd’hui dans la Pinacothèque du Vatican) peinte par Ra 
phaël vers 1511. 
L’expression et la pose et même en partie la disposition des vêtements 
des anges de ce bas-relief a quelque analogie avec les figures montantes sur 
l’arceau supérieur central de la façade de Saint-Marc à Venise, et plus encore 
avec plusieurs de la base de la grande aiguille de l’Arco Foscari. Le type 
de leurs petites têtes frisées se retrouve d’ailleurs dans le devant d’autel de 
la Chapelle dite des Mascoli dans la Basilique (Partie I, PI. 6, fig. 1) et dans 
le bas-relief en terre cuite au-dessus du sarcophage du Bienheureux Pacifique 
dans l’Église des Frari ; toutefois dans les visages des figures de ce monu 
ment on observe que la partie inférieure fuit en arrière, contrairement à ce 
que l’on voit dans les anges de la Chapelle Cornaro et de l’Arco Foscari 
également profilés. Mais là où la ressemblance est plus saillante, c’est dans 
les deux petits anges en marbre au-dessus de l’une des petites portes de la 
sacristie de Saint-Étienne, où l’on surprend encore la trace de l’école des 
dalle Masegne dans la médiocre statuette centrale sculptée au contraire en 
albâtre (v. fig. 65). 
Par la draperie de la Madone, par la vivacité du mouvement de l’Enfant 
et par la manière dont est modelée la tête, le bas-relief des Frari a aussi 
des analogies avec le bas-relief du portail de la place S. Zacharie (v.fig. 24). 
D’autres légères analogies entre ces deux œuvres se trouvent dans une 
certaine exagération en longueur des doigts des mains, dans les plis adhérents 
au fond et dans les détails du trône ( 1 ). Mais à Saint-Zacharie les caractères 
de l’école vénitienne sont plus évidents, et ce travail est certainement de plu 
sieurs années antérieur au bas-relief des Frari, où le sculpteur a obtenu, si 
non la perfection du naturel, du moins presque celle de l’idéal, et l’exécu 
tion atteint la limite du fini possible. Dans cette œuvre abonde déjà le senti 
ment de la grâce de l’art florentin et à un degré bien plus élevé que sur les 
statues de 1’Arco Foscari (exécutées du reste uniquement dans un but déco 
ratif) lesquelles, je l’ai déjà dit, provenaient probablement de l’atelier de 
maître Pantaleone ( 2 ). Quoiqu’ il en soit, je ne serais nullement étonné un jour 
que des recherches plus heureuses parviennent à faire mieux ressortir le con 
cours apporté à nos maîtres par quelque artiste du dehors et spécialement 
par l’un des artistes Toscans domiciliés à Venise. 
Dans la Madone de la grande porte on remarque une coiffure analogue, 
la même forme du front, l’égal modelé du visage et le même genre de join 
tures des mains et des doigts. 
Il y a encore de la vivacité dans le mouvement de l’Enfant qui, surtout 
par le visage, ressemble fort à celui de la Chapelle Cornaro. 
( 1 2 ) Texte It., p. 50.
	        
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