Full text: Période de transition (Première partie)

PÉRIODE DE TRANSITION 
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Dans la statue de Saint François sur l’autre pilier l’artiste s’est proposé 
au contraire un sentiment différent, c’ est-à-dire l’expression ascétique du sujet 
et à cela contribue suffisamment la recherche du vérisme qui se révèle dans 
la façon de traiter la tête et spécialement les extrémités (toutefois pas très 
bien rendues), mais de manière qu’elle apparaît comme la résultante de l’in 
fluence de quelque travail identique de la Renaissance, ce qui indique d’ail 
leurs que cette œuvre se rattache à cette période. 
Très probablement, comme le montre son état identique de conservation, 
cette statue est contemporaine de celle de la Madone, avec laquelle elle offre 
également des affinités dans la structure osseuse du visage, dans plusieurs dé 
tails et dans la technique du ciseau ( 1 ). 
Les caractéristiques spéciales de l’école des dalle Masegne apparaissent 
avec netteté dans la statue de S. Pierre dans le tympan de la porte bien exé 
cutée mais non bien proportionnée de la Chapelle des Emiliani ou Miani 
dans la même Église. Comme cela ressort de l’acte de concession de l’en 
droit à cette famille ( 2 ), ce travail ne peut être antérieur à 1434. Dans cette 
statue la tête (v. fig. 66) est traitée par un ciseau décidé et les mains sont 
aussi bonnes, mais dans l’ensemble elle se trouve comme sacrifiée entre le 
socle écusson et l’arc. 
Dans la sacristie de l’Oratoire, au Séminaire, entre autres débris ou frag 
ments d’églises supprimées et démolies, se trouvent deux bas-reliefs, chacun 
avec double image, provenant de l’église détruite de Saint-André delà Char 
treuse; je donne la reproduction de l’un d’eux (v. fig. 67) pour faire con 
naître un bon travail inédit et parce que dans la tête de S. Marc, dans l’ex 
trémité (regarder spécialement la forme du pouce de la main gauche de 
S. Antoine) et dans la disposition des plis je trouve de nombreuses analogies 
avec la susdite statue de S. Pierre. 
Le bas-relief est peut-être antérieur à cette figure et accuse manifeste 
ment les dérivations d’école toscane qui forment une des caractéristiques des 
derniers travaux de Pier Paolo dalle Masegne. 
On remarque de plus grands défauts de proportions et de graves em 
barras dans le développement des formes des corps dans les statues au-dessus 
du monument en l’air de l’Évêque Pietro Miani à l’intérieur de la Chapelle. 
L’ordonnance de ces figures et le type de l’arche rappellent d’autres monu 
ments qui peuvent être attribués à cette école ; ainsi par exemple en grande 
partie celui du Doge Antoine Venier aux Ss. Jean-et-Paul. Mais si dans le 
tombeau Emiliani, la décoration architectonique est assez bonne, la partie 
statuaire au contraire est médiocre et sans un essai (peu élégant) de sortir des 
manières de la susdite école, qui se manifeste par le partage des plis dans la 
( x 2 ) Texte It., p. 51.
	        
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