138
PREMIERE PARTIE
beaucoup à S. Michel de Murano durent aussi prendre part aux travaux de la
Basilique de Lorette.
Ambrogio, dit da Urbino, était, ce semble originaire de Milan ou Lombard
et suivant l’opinion (fausse à mon avis) de certains écrivains, il serait le même
qiii en 1475 en collaboration avec le célèbre Antonio Rossellino sculptait le
tombeau de 1’ Évêque Lorenzo Roverella à S. Georges suburbicaire de Ferrare
où il fit encore d’autres travaux. Cet Ambrogio appartenait vraisemblablement
à la famille des Brignoni ou Bregno.
Quoiqu’il faille la classer parmi les travaux décoratifs d’une importance
secondaire, la figure si bien proportionnée de S. Michel sur la porte du susdit
cloître n’ a en dehors du costume que des analogies douteuses avec S. Georges
sur l’arc de ce monument et manque tout à fait de toute correspondance et
analogie de forme et de style même avec la figure de l’Evêque et avec les
statuettes plutôt grossières dans les niches supérieures à celles-ci.
La statue de S. Michel a au contraire des affinités suffisantes avec les
figures militaires du monument érigé au Doge Foscari à Venise et les congé
nères sur l’arc du même nom au Palais Ducal, de sorte qu’on peut l’assigner
à l’école non vénitienne où se forma le sculpteur de celles-ci.
Toutefois, à un certain côté fruste de l’exécution, on peut supposer que
cette figure décorative est un peu antérieure à ces travaux; et si je ne partage
pas 1’ opinion de Grevembroch relativement au nom de T artiste, je suis au
contraire d’accord avec lui pour l’emplacement auquel elle était destinée tout
d’abord.
LA VIEILLE BASILIQUE DE S. ZACHARIE.
Cattaneo, dans ses Recherches historico-critiques sur V architecture en Italie
depuis le VI e siècle jusqu’ à V an mil environ ('), rappelant que Sansovino dans
sa Venetia raconte que le Doge Giustiniano Partecipazio à son retour de Constan
tinople, construisit ou restaura 1’ église de S. Zacharie et le monastère attenant,
suivant le désir de l’empereur Léon V (813-820), « lequel lui envoya non seule
ment de V argent mais encore des hommes et maîtres habiles en Architecture, afin
qu’ on élevât une belle église et qu’elle fût bientôt faite. Par reconnaissance pour
Léon, le Doge fit sculpter sur les chapiteaux des colonnes V aigle Impériale, comme
on le voit encore dans la vieille église », a écrit: « Malheureusement de cette église,
» qui serait pour nous un si précieux modèle de 1’ architecture grecque au IX e
» siècle, pas une pierre n’ est parvenue jusqu’ à nous. J’ ai fouillé dans tous les
» coins les plus reculés des églises actuelles, ancienne et moderne, qui n’ont
(*) Texte It., p. 6U.