PREMIÈRE PARTIE
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du contrat. Il n’est nullement question des deux autres; mais, à mon avis, ils
étaient alors déjà terminés et de leur prix d’exécution on défalquait une cer
taine somme pour payer une Bulle apostolique contenant 1’ absolution de je ne
sais quel crime ou méfait commis par cet artiste..
J’ai dit plus haut que les colonnes rouges marquaient probablement la
limite de l’ancien chœur à travers la nef centrale, et que cela ressort d’ailleurs
du prix de leurs chapiteaux et de leur importance décorative ; ils ne devaient
pas être de grandes dimensions.
Quelle était la place des deux autres chapiteaux ? Sous 1’ architrave sup
portant le grand Crucifix de la Chapelle majeure? Au-dessus des autre petites
colonnes sur le côté droit du chœur entre les anciens entre-colonnes, ou encore
sous les petites croix du parloir? Je ne le sais; d’un autre côté après les dégâts
de 1595 l’intérieur de la nef fut complètement modifié et les chapiteaux avec
leurs colonnes furent perdus ou employés ailleurs; aussi toute hypothèse ou
conjecture à ce sujet serait-elle risquée.
Nous n’avons également dans les registres aucune indication sur la pa
ternité, la famille, la patrie et le domicile de m.° Gasparino; aussi est-il im
possible de savoir s’il était le même que m. Gasparino Rosso milanais qui
avait travaillé à la Cà d’Oro, ou encore que Gaspare fils du tailleur de pierres
Stefano Fasan de S. Severo ou encore que maître Gasparino Trevisano fils de
feu Pietro de Venise (*) ou enfin que n’importe quel autre maître.
Le fait qu’en Mars 1462 on enlevait des autels et des murailles les ta
bleaux de 1’Eglise, donne à supposer qu’ on exécutait encore des travaux dans
la Chapelle majeure et dans les chapelles adjacentes, car c’était" alors qu’on
achevait ou qu’ on se disposait à terminer les autres grandes croisières de la
nef du milieu et par conséquent quand était déjà faite la maçonnerie de certains
entre-colonnes pour mieux supporter la voûte; et ce fut sans doute à cette
époque qu’on démolit jusqu’au ras du sol le reste de la nef latérale gauche,
démolition à laquelle doit faire allusion le passage de Magno cité par Cattaneo,
avec une date un peu différente.
Les comptes ne présentant aucune indication précise relative à la cons
truction des voûtes de la nef centrale, on pourrait soupçonner qu’elles sont
antérieures à la reconstruction commencée en 1458. Ce défaut d’indications
s’explique facilement en réfléchissant à la grande quantité des travaux exécutés
simultanément et non indiqués pour la plupart. De plus en examinant ce qui
reste aujourd’ hui de ces voûtes d’arête, on ne peut certainement admettre
qu’ elles aient été construites avant le XV e siècle et cela tant pour la forme et
les détails semblables à ceux du Presbyterium et sans rapport avec les travaux
du XIV e , que pour leur état actuel de solidité.
( ! ) Texte It., p. 65. .