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PREMIÈRE PARTIE
Teste, Io Nicolo fio de Maistro Jaco. 0 taiapiera testimonio . . . ( 1 ).
Relativement à maître Moro tailleur de pierres et architecte, surnommé
aussi alors Moretto, fils de Martino, j’ ai découvert une foule de documents
qui trouveront place au second volume; cependant je fais savoir dès mainte
nant au lecteur qu’il s’appelait: m.° Mauro de’ Cudussis de Lentina Valle ‘Brem-
bana, Civis Bergomi.
Son frère, nommé Bernardo ( 2 ), fut employé quelque temps dans les
carrières d’Istrie pour la construction de S. Zacharie.
Au commencement de l’année 1481, c’est-à-dire au moment de la mort
d’Antonio Gambello, les travaux étaient arrivés au point que voici :
Les décorations architectoniques de la façade ne dépassaient pas en hauteur
le stéréobate; étaient terminées les murailles d’enceinte et les chapelles de la
Couronne absidale; mais le déambulatoire était encore à découvert, puisque
l’étage inférieur seul de l’abside intérieure était élevé avec une partie du haut
et les antestatures; plusieurs des grandes colonnes de la nef étaient en place
et par conséquent devaient encore manquer les arceaux, les murailles et les
voûtes qui retombent ou reposent sur elles.
Ce qui, dans l’intérieur de S. Zacharie, impressionne le plus l’artiste
(P. 1, pl. 29), c’est l’effet produit par l’isolement et les formes de l’abside
centrale qui avec sa double rangée d’ouvertures se détache d’une manière
pittoresque entre les lignes élancées et les masses architectoniques du déambu
latoire et des Chapelles absidales que fait ressortir merveilleusement la distri-,
bution des lumières dans les fonds.
L’ensemble de ces parties, qui par le concept sinon par les détails sont
un produit de l’art ogival, par l’élancement et le mouvement alerte se relie
suffisamment aux hardis soutiens de la grande nef au vaste système d’arceaux
et de voûtes qui s’ élévent sur ces derniers.
En étudiant une à une ces œuvres, on trouve dans les divisions des Cha
pelles absidales, ou dans leurs antestatures (J et J’), des masses verticales dont
1’ ensemble accuse une certaine parenté avec les pilastres polystyles dè la pé
riode ogivale (P. 1, pl. 29, fig. 2). La partie polyédrique de ces soutiens est
séparée de la partie supérieure, formée de demi-colonnes ou colonnes de
demi-relief, par une ceinture saillante qui se repliant tourne ensuite à l’inté
rieur des Chapelles déterminant ainsi d’une certaine façon la corniche ou cimaise
de ce genre de stylobate sur lequel reposent les autres demi-colonnes qui avec
leurs chapiteaux servent d’imposte à la partie arquée des fenêtres et aux arceaux
aveugles. Cette hybride ceinture à frise partagée en petits carrés décorés alter
nativement de rosaces ou feuillages et de têtes d’amours et anges offre un relief
tellement forcé et si peu délicat qu’ elle montre comment à cette époque de
(* 2 ) Texte It., p. 7q.