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PREMIERE PARTIE
tonio, son père, et par Marco, tailleur de pierres ( ne pas le confondre avec
Marco di Pietro), qui en 1474 travaillait à S. Zacharie comme gar^one et qui
pourrait être le frère de Vittore ( 1 ).
Des analogies qui existent entre plusieurs statues de ce chœur et celles
qui surmontent la balustrade des Frari, on pourrait encore déduire qu’Antonio
Gambello eut une certaine part dans cette dernière avec d’autres sculpteurs.
Et ici il n’ est pas inutile de signaler une autre chose qui vient à 1’ appui de
mon opinion, à savoir que dans certaines lignes verticales du chœur de S. Ste-
fano, les feuillages sont composés et exécutés par P un des ornemanistes qui
décorèrent les parastes de la balustrade des Frari.
Chacune des demi-figures des clefs de voûte de S. Zacharie s’ appuie sur
le tronçon d’un cartouche revêtu de feuillages de formes lancéolées, lequel
servait encore autrefois à suspendre les lampes ou Cesendeli.
Je trouve également prétentieuse et lourde la combinaison et les propor
tions des demi-figures dans l’enfoncement des Chapelles par rapport à l’étroi
tesse des vides.
Puis il me semble étrange que la partie arquée de leurs ouvertures, à
cintre rehaussé, n’ ait pas eu originairement, à 1’ entour au moins, quelque mo-
dénature ou sinon quelque autre ornement en peinture. Et c’ est probablement
aux fonds des arches aveuglées de ces absides que se rapportent les paiements
faits en 1489 per penture, a m.° Antonio per far i profeti driedo la giexia.
Les chapiteaux de ces Chapelles sont imités du composite, tandis que
ceux des antestatures polystyles sont presque tous corinthiens. Leur vase cannelé
est revêtu d’une rangée seulement de feuillages trop courts, avec profonds
sillons à l’instar des classiques et avec contours dentelés sur quelques-uns
mais pour la plupart à lobes allongés type d’olive. Variétés qui sont des indices
du goût different des sculpteurs ; les dos des volutes contiguës sont revêtus
de feuilles descendantes et les tiges sont souvent tortues ; comme caractéristique
de cette période je citerai la forme des ovules dans les cimaises des campanes,
presque entiers et timidement dégagés.
Tandis que par la composition et les détails ces chapiteaux appartiennent
déjà à la Renaissance, l’influence de 1’ architecte directeur semble s’y manifester
encore per le manque de développement de leur partie supérieure (avec des
abaques très grêles qui commencent à peine à se courber) et par la faiblesse de
la masse décorative.
L’ordre plus bas de l’abside intérieure est formé d’un groupe de trois
colonnes pour chaque extrémité et de quatre autres groupes de quatre colonnes
chacun, correspondants aux angles du demi-décagone de base.
Sur ces colonnes de marbre grec qui proviennent, on 1’ a vu, en partie
( J ) Texte It., p. 73.