Full text: Période de transition (Première partie)

300 
PREMIÈRE PARTIE 
S’ appuyant sur cette inscription et sur la patrie de P auteur des chœurs 
de S. Zacharie, des Frari et du Dôme de Spilimbergo, la plupart des écrivains 
attribuent encore au même maître le chœur de Saint-Etienne de Venise, et 
même la date de la mort de Marco Cozzi ( inconnue jusqu’ ici ) qui est ainsi 
consignée sur les registres de décès des membre de la Confrérie de la Charité ( 1 ): 
1485, 20 Août, f Ser Marco de Zuan piero intaiador . . . Sono ssopelido in le 
nostre arche a la charitta n.° 21, et la Scuola ( assurément pour honorer le 
grand, artiste ) Fe%e parte delà spexa, ne semblerait guère atténuer la portée 
d’une telle assertion, car il peut se faire que P inscription de Saint-Etienne de 
Venise, postérieure de trois ans à la mort de l’artiste, ne représente qu’un 
hommage rendu à son mérite le jour où l’œuvre reçut la dernière touche 
peut-être même de la main d’un membre de sa famille. 
Mais ici encore P un des nombreux documents inédits permet de se de 
mander si le successeur de Scalamanzo ne fut pas au contraire un autre m° Marco 
de Vicenze qui mourut peu de temps avant 1520 ( 2 ). Si l’on se rappelle que 
c’était jadis un usage de transmettre comme un souvenir aux enfants le nom 
de baptême des parents ou des oncles, on trouve moins invraisemblable l’hypo 
thèse d’une affinité entre ces maîtres de même nom et de même pays. Affinité 
d’où pourraient encore provenir certaines analogies que l’on rencontre entre 
les œuvres de maître Marco di Gian-Pietro Cozzi et le chœur de Saint-Etienne. 
Le chœur (quoique moins important) a par la structure de ses parties 
principales toute l’apparence d’une reproduction de celui des Frari, et je suis 
persuadé que dans le premier contrat, dont la date est très probablement 
postérieure à 1468, cette ressemblance devait figurer comme condition essentielle. 
En comparant les détails de ces deux œuvres on observe dans les fron 
tispices à pointes du chœur de Saint-Étienne un plus grand luxe de courbes 
et dans les grands feuillages séparant les stalles et les sièges un développement 
plus riche, qui par là même diminue légèrement le relief des masses orne 
mentales sculptées toutefois avec un goût analogue, sans doute parce que sur 
ces parties le même groupe d’artistes a laissé son empreinte. 
Aux Frari l’influence de 1’ art nouveau ( excepté dans certaines courbes 
et dans les feuillages des corniches qui encadrent les marqueteries perspectives) 
ne se manifeste que par le caractère hybride de quelques formes. Au contraire 
à Saint-Étienne, la Renaissance s’accuse d’une manière plus nette, ainsi par 
exemple dans la forme décorative des dossiers, dans les modénatures et dans 
les fusarolles des contours, dans les feuillages sculptés, dans les arceaux des 
niches et spécialement dans la bordure avec tresse classique à galon courant. 
Et dans ces détails, avec tout l’éclectisme possible, j’aurais peine à reconnaître 
un artiste de transition comme Marco de Cozzi. 
( 1 2 ) Texte It., p. 86.
	        
Waiting...

Note to user

Dear user,

In response to current developments in the web technology used by the Goobi viewer, the software no longer supports your browser.

Please use one of the following browsers to display this page correctly.

Thank you.