PÉRIODE DE TRANSITION
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statique, on pourrait autrement faire coïncider le poids de la nouvelle muraille
sud de celle-ci et de la moitié de son vaste toit, si ce n’ est avec une construction
disposée à point en exécution de la susdite délibération de ces travaux. Et la
galerie ouverte et la loggia supportant ce mur répondant parfaitement à ce but,
ne peuvent qu’ être contemporaines de la construction de la salle.
Pour donner une idée de la construction des fondations par rapport aux
travaux architectoniques du XIV e siècle, il suffit, je pense, des dessins ci-joints
et des indications suivantes que j’emprunte aux plans et au rapport dressés
en 1874 P ar l’ingénieur G. D. Malvezzi ('), auquel on doit le premier projet
des grandes restaurations exécutées aux façades extérieures du palais.
Le rapport nous apprend :
« Qu’aucun pilotis ne fut employé pour soutenir la masse colossale, qui
» est le Palais Ducal, quoique le poids ne soit pas moins de 1 kilog. 63 par
» centimètre carré sur fond naturel sous les fondations, tandis qu’aujourd’hui
» on ne sait s’en passer pour la plus petite construction ».
» Que les éléments employés dans cette partie de la fondation sont pour
» la plupart de pierre calcaire des carrières d’Istrie, originairement assujétis
« entre eux avec du mortier » ;
» Que la base est formée de poutres de larix rouge » ;
« Que le niveau de la rue, quand fut construit le Palais Ducal, se trouvait
» à 0,40 au-dessous de l’actuel »: (probablement niveau du pavé en carrelage
achevé en 1394).
« Qu’aucune portion du fût des colonnes ne fut enterrée par l’exhaus-
» sement de la voie publique;
« Qu’aucune base n’a jamais existé sous ces colonnes, mais un simple
» soc brut, qui se présentait au grand jour, autour comme à l’intérieur des
» loges au plan supérieur de la cour dans les deux bras est et nord ».
Quant aux fondements de la muraille qui sert de fond aux deux étages
des galeries extérieures le long du môle et vers la piazzetta jusque vis-à-vis
la septième colonne, on voit qu’ils étaient faits en briques sans retrait ou
saillie aucune.
Après examen néanmoins de la manière de relier à ces fondations les
parastes ou piliers qui servent d’imposte à la voûte du sousportique, on a
supposé que celui-ci devait être le mur d’enceinte de l’ancien palais. Quoique,
à mon avis, ce système apparemment un peu étrange ne manque pas de so
lidité, à raison du poids relativement faible de cette voûte, dont l’épaisseur
ne dépassait pas un carreau et était absolument indépendante des travaisons
sur lesquelles s’étend la terrasse de la loggia supérieure; toutefois, en admettant
( l ) Texte It., p. 9.