36 PREMIÈRE PARTIE
œuvre qu’ une reproduction du nu caractéristique de 1’ essai de Ghiberti. (v.
fig. ij et 16.)
Une autre œuvre, dans laquelle existent également de fortes analogies
avec ce grand arc, est la fameuse porte dite de la Mandorla dans la Cathé
drale de Florence.
En effet P ornementation du montant de cette porte (v. fig. iy), par la
disposition de ses compartiments, par ses petits miroirs hexagonaux historiés,
et notamment par la composition et forme des groupes de feuillages interca
lés entre ceux-ci et renfermant des figurines, est non seulement une conception
égale à celle de la bande extérieure de la grande fenêtre (V. P. 1, pl. 2 et 3), mais
en étudiant attentivement les nus, les figures, certaines petites têtes et parti
cularités romanisantes des végétaux, on voit que ces deux travaux sont certai
nement 1’ œuvre d’artistes qui se touchent de très près.
Quant au mouvement et à la découpure des feuillages, on peut en dire autant
des feuilles rampantes sur le grand arc courbé de Saint-Marc, dont les gracieuses
statues d’anges appartiennent évidemment aux sculpteurs de la susdite bande.
A propos de la magnifique porte de la Mandorla, Cavallucci ( l ) dit; « Que
» les ornements des jambages et des architraves ont été dessinés et sculptés en
» partie par Giovanni d’Ambrogio, et en partie par Niccolò di Piero Lamberti
» d’Arezzo, appelé Pela, qui avait succédé à Giovanni dans l’exécution de la
» porte au mois d’Avril de l’année 1407.
» Le 3 Février de l’année suivante, Niccolò avait achevé l’œuvre qui lui
> avait été confiée de 1’ exécution des ornements et en recevait le paiement en
> entier ».
Plusieurs des statuettes de prophètes assis, qui dans la bande extérieure
de la grande fenêtre alternent avec des compositions de 1’ ancien testament,
sont bien aussi semblables au saint Marc de Nicolò Lamberti, qu’ on voit
aujourd’ hui dans la tribune de San Zanobi de la Cathédrale de Florence (v.
fig. 18). Ressemblance que je retrouve même jusqu’ à un certain point dans
la statue de 1’ Évangéliste sur la pointe centrale de notre Basilique.
Par les costumes, par les plis et par une certaine largeur des jointures
et du modelage, d’autres figurines de ce grand arc rappellent quelque peu
les bas-reliefs de Nanni di Banco à Orsanmichele de cette ville, tandis que
dans la composition représentant la mort d’Abel, la figure de Cain est sem
blable à celle du bourreau dans le bas-relief en bronze de la décollation de
Saint Jean-Baptiste modelé par André Pisano pour la susdite porte du Bapti
stère florentin.
Cependant si 1’ on compare les susdites sculptures de la Cathédrale flo
rentine avec celles de 1’ Eglise de Saint-Marc, on y remarque un plus grand
(*) Texte It., p. 13.