PÉRIODE DE TRANSITION
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t 1 ) Texte It., p. 14.
développement et intelligence de forme dans les figures et une exécution plus
soignée et plus parfaite : différences provenant sans doute moins du mérite
personnel des auteurs de ces œuvres que de la distance différente relativement
à F observateur, à laquelle elles devaient être placées. On rencontre également
d’autres analogies entre plusieurs des belles figures en haut relief dans l’in
trados de 1’ arc, celles qui dominent le monument du doge Mocénigo et quel
ques statues du soi-disant Campanile de Giotto. Ces analogies apparaissent çà
et là dans les postures, dans les proportions, dans les types des têtes, dans
les divisions des principales lignes des vêtements et dans la manière de nouer
les ceintures. Il faut cependant tenir compte à Saint-Marc de la force avec la
quelle furent creusées certaines cavités des plis, et cela pour produire de l’ef
fet à distance.
Dans 1’ intrados le motif des baldaquins à coupolines, surmontées de dou
bles buissons de feuilles supportant les socles des statues, rappelle encore celui
des compartiments au fond du monument. Cette similitude de conception, qui
à elle seule et n’étant pas rare ne suffirait pas pour accréditer l’idée d’une
parenté entre ces deux travaux, reçoit toutefois une solide confirmation de l’é
galité de découpure des feuillages.
L’ acrotère à piédestal avec lions rampants sur la pointe du grand arc
courbé au-dessus de la grande fenêtre rappelle bien le support de la statue
représentant la Justice sur le pavillon du tombeau.
Il y a plusieurs sculptures de Saint-Marc qui ont des affinités avec l’école
Toscane. Je citerai, à propos des travaux qui y rappellent les manières de
Nicolò Lamberti, plusieurs des statues demi-nues portant des vases à déversoirs
placées entre les arcs, lesquelles, tant par la proportion et le développement
des formes, que par les détails anatomiques, ressemblent à certaines figurines
mythologiques de la porte de la Mandorla. Mais où je trouve encore plus fortes
les analogies, c’ est en comparant les demi-figures d’anges tenant des feuillets
ou listes, dans les hexagones de la même porte, avec celles des interstices supé
rieurs sous les deux arcs courbés à gauche de la principale façade de Saint-Marc.
Quoique les historiens ne parlent pas des élèves de Nicolò Lamberti, il
me semble aujourd’ hui impossible de mettre en doute que ce maître appelé
justement pour une foule de raisons « le précurseur de Donatello » n’ ait pas
eu un grand nombre de disciples et d’imitateurs. Je ne sais s’il eut plus d’un
fils, mais, selon moi, le maître Pietro tailleur de pierres dit Pela fils de maître
Nicholo, lequel, on le verra, travaillait en 1434 aussi à la Ca’ d’Oro (*), peut
parfaitement être le même que Petrus magistri Nicholai de Florencia, compagnon
de Fiesolano Giovanni di Martino dans les travaux du monument Mocénigo. Aussi
des analogies qui existent entre les œuvres de maistro Niccolò Pela et 1’ archi