PÉRIODE DE TRANSITION
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(*) Texte It., p. 15.
l’une des plus grosses colonnes, et ainsi dans le IV e du même côté, et dans
le VII e , dans le XVIII e et dans le XIX e de l’autre façade, les modénatures des
tailloirs ou abaques sont d’un type différent et plus robuste que celles des
autres chapiteaux.
Montant maintenant à la galerie ouverte sur la Piazzetta, je ferai observer
qu’après le faisceau ou pilastre polystyle, correspondant à l’extrémité du mur
nord déjà indiqué de la salle du Grand Conseil, les chapiteaux suivants, XIV,
XV et XVI, sont des travaux contemporains de la construction de cette salle.
Toutefois le XVI e ne doit pas avoir été mis en œuvre à cette époque, mais
dans la reconstruction décidée en 1422, ce qui peut se déduire tant de la qualité
et disposition des éléments entre les panaches extérieurs des grandes arches
inférieures, que de la ligne des anciennes mortaises laissées au XIV e siècle
dans la muraille supérieure, exprès pour servir à la continuation du bras occi
dental, sans doute à l’origine et à la hauteur de la loggia, séparé de la susdite
muraille de la Grande Salle du Conseil.
Tous les chapiteaux des loges extérieures, de plus petites dimensions que
ceux du portique, ont les tailloirs de forme carrée, et en bas sont pourvus de
rayures décorées comme les colliers, avec une variété qui fournirait des modèles
à une école d’ornementation.
Si les bases des colonnes de ces galeries semblent être en assez bons
rapports esthétiques relativement à la hauteur des fûts, elles manquaient par
contre de la résistance proportionnée aux lourdes pressions auxquelles elles
étaient soumises, ayant été tirées d’un lit de pierre istrienne trop mince;
cause qui, jointe aux défauts d’assemblage de leurs plinthes avec le plan de la
corniche sur laquelle elles s’appuyaient, devait amener ( effet inévitable!) la
fracture de la plupart d’entre elles. On remédia, du reste, à ces défauts primitifs
de construction dans les dernières restaurations, en remplaçant les restes de
ces anciennes bases par d’autres formant chacune un seul bloc avec la partie
correspondante de corniche, comme l’avait suggéré l’ingénieur G. D. Malvezzi.
Parmi les chapiteaux de cette loggia les plus intéressants, soit pour l’en
semble, soit pour les détails, je citerai les suivants:
Le XVII e (V. P. I, pl. IV, fig. 1) dont les figures sont traitées avec
ampleur (*) et les feuillages disposés à larges revers. Sur ce chapiteau à l’in
térieur repose l’un des corbeaux supportant les pieds de l’arc transversal sur
lequel porte une partie du mur composant 1’antestature sud de la Salle du
Scrutin.
Le feuillage du corbeau incontestablement sculpté après 1424 est du même
type que les chapiteaux des colonnes et des pieds-droits dans la loggia, située
en arrière, de la Justice dont il a été parlé ci-dessus.