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PREMIÈRE PARTIE
» nerf de la République, on éleva et abaissa les constructions suivant le besoin ; » ,
» des propriétaires. Presque tous les palais sont dans les principaux sites et dans »
» les plus beaux points de vue de la ville, et situés en grande partie au bord | »
» de P eau, et presque toutes les maisons des habitants sont avec quai, ce qui » •
» donne aux familles la facilité de se procurer toute l’année les choses néces- » i
» saires, sans que cet avantage puisse être une explication suffisante. En outre ; » .
» chaque maison a sur le toit une terrasse, en maçonnerie ou en bois; elle a » ,
» pris le nom d’Altane, parce qu’elle sert à étendre les habits au soleil, et de ¡ » (
» là on découvre encore à travers une longue nappe d’eau tout le pays d’alen- < » ]
» tour. Toutes les toitures sont en tuiles ou poterie double, sans tuile plate; \ » <
» aussi les frais de construction sont-ils plus considérables sur ce point que »
» sur la terre ferme, .... on se sert de citernes, dont les eaux sont meilleures , » (
. » et plus digestives que les eaux vives à cause de leur crudité. Ces puits ou » 3
» citernes abondent dans la ville, creusés par l’État ou par les simples par- » <
» ticuliers. Ainsi chaque place, ou carrefour, ou cour, a son puits, dû le plus | » j
» souvent à la générosité du gouvernement. Sous le Doge Foscari, la pluie » ]
» n’étant pas tombée du mois de Novembre au mois de Février suivant, la » j
» République fit faire trente nouveaux puits au profit des pauvres; on les a 5
» remplit, au moyen de barques, d’eau apportée de la Brenta, et la sécheresse | a \
» de la saison fut conjurée ... : Les fondations de tous les édifices se font avec , a <
» de solides pieux de chêne ou de rouvre, qui durent éternellement sous l’eau, j a 1
» à cause du peu de consistance et de solidité du sol marécageux. Enfoncés î » 1
a de force dans la terre, et assujétis ensuite par de grosses traverses, et garnis » ¿
» dans les interstices de divers mortiers et morceaux de pierre, ces pieux ne for- | » 1
» mant plus qu’un ensemble donnent aux fondations une solidité telle qu’elles | » c
» supportent les plus épaisses et les plus hautes murailles, sans qu’ on puisse 1 » c
» craindre la moindre fissure. Les briques ou pierres cuites, et les ciments provien- f » c
» nent des territoires de Padoue, de Trévise, de Ferrare, mais les meilleurs sont » 1
» ceux du Padouan,.... On tire les sables de la Brenta, et du Lido, mais le doux
» est préférable. Les bois arrivent en grande abondance par les rivières en de:
» forme de radeaux des montagnes du Cadorin, du Frioul, et du Trévisan; la les
» ferraile de Brescia et divers autres lieux de Lombardie. Mais nous avons de le
» beaux et admirables matériaux dans les pierres qu’on fait venir de Rovigno de:
» et de Brioni, châteaux sur la rivière de Dalmatie (?); elles sont blanches et
» semblables au marbre ; leur qualité excellente leur permet de résister fort la
» longtemps à la gelée et au soleil. On en fait des statues qui, après avoir été sm
» polies avec le feutre en guise de marbre et ensuite poncées, ont 1’ aspect du Sa
» marbre. Elles servent à décorer les façades tout entières des Eglises et des
» palais, avec colonnes hautes, grosses et aussi longues que 1’ on veut, car les co:
(b Texte It., p. 19. P r