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PREMIÈRE PARTIE
plètement des types congénères des décorations architectoniques vénitiennes.
Un chapiteau presque semblable mais mieux conservé se trouvé aujourd’hui
dans les collections du Musée Civique de Venise, et servait autrefois de sup
port à un bénitier dans l’église de Sainte-Marie-des-Miracles de cette ville;
c’était sans doute un don d’un des Procurateurs chargés de la fabrique.
1426, 4 Avril. On paie 22 L. 6. s, au portefaix che porta la porta
granda da chaxa di maistro Matio ed il straforo de la balchonada granda, c’est-à-
dire la riche porte du premier étage.
Parmi les billets et notes détachés renfermés dans les deux registres de
cette fabrique, j’ai trouvé le mémoire suivant sans date, qui d’ailleurs me
semble coïncider approximativement avec la mise en œuvre de ces travaux:
Maistro Mathio ne resta a far e prima a compir do teste de do schalini delà
schala, (probablement les ornements des glaces); Item resta a Cumpir delà
porta granda, ( qui était un peu plus grande que le plan primitif) i champa-
nielj, el straforo con V agnolo e l’arma, el foiame va susio per la gropa del archo.
De cette porte qui conduisait de la rue dans la cour, il ne reste plus au-
jourd’ hui en place que le contour rectangulaire à cordons très peu accusés.
Dans la muraille où elle se trouve manquent aujourd’hui les crénelures caracté
ristiques en briques construites en 1452 par m.° Christofolo murer dei orsinj da
Milan (*), lesquelles, d’après le contrat, devaient être exécutées par m.° Zuane
Ben\on murer, qui au contraire s’en alla I.° mio de sora de muan (Mogliano?)
in suso el trevisam a una possession da cha di bruolo. Les clochetons, la fleur et
le susdit feuillage placés sur la porte après 1431, comme d’ailleurs les revê
tements en marbre vert dans le fond du tympan, ont été dispersés. En exa
minant les cinq parapets de la rangée de fenêtres au-dessus du portique à
plate-bande ligneuse qui dans la cour fait face à cette entrée ( v. fig. 26 C. et
P. I, pl. 21, fig. 1), j’ ai pu constatèr que deux d’entre eux datent encore
du XV e siècle, tandis que deux ont été remplacés au contraire, chacun par
des segments d’une archivolte accouplés, et l’autre au milieu d’eux, par une
figure d’ange mutilée, tenant encore une partie d’écusson ( 2 ). Comme il n’y a
dans le comptes d’alors aucune indication de deux figures analogues, on peut
en conclure que l’ange et les fragments arqués proviennent des démolitions du
grand arc de la porte; hypothèse appuyée par le fait que ces fragments ne furent
placés là que pendant les restaurations de la Cà d’Oro commencées vers 1847.
Matteo Reverti devait encore: compir y cholone lavorade e fregade de piera
da ruigno a longera, e grosse^a de quele se in la tnia balchonada grande del primo
soler ; Item .... compir 5 soche de piera da ruigno per far i lidi va suso le dite
cholone (morceaux équarris) intérieures; Item compir due piane con i suo
mudiony le quai dovea andar ai laj (aux côtés) la suo balchonada lavorado per
D 2 ) Texte It., p. 22.