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PREMIERE PARTIE
meaccade sono miracomando sempre alla vostra ill. ma Signoria ex Venetijs die io
Aprilis 144 8.
Antonius Archit. ser Vitor Vester.
Sur le dos de l’autographe se trouve l’adresse en partie illisible.
A mon avis, toutefois, il serait plus exact de dire que le dessin fait par
Averlin, au lieu d’un projet, est plutôt un croquis de la maison de S. Polo,
alors possédée par le Duc et encore certainement sa propriété en 1459; maison
que confond Caffi avec la maison Corner à S. Samuele, achetée au contraire,
comme je l’ai dit, par Sforza seulement en 1461.
Cependant il semble que, malgré cette acquisition, la République ne re
connaissait pas, ou feignait de ne pas reconnaître, d’autre propriétaire de cet
immeuble que Marco Corner.
A cause de l’encombrement du canal par les chantiers et palissades né
cessaires pour cette grande construction (et aussi peut-être pour d’autres motifs),
le gouvernement en prescrivait de nouveau le déplacement ('). Il est certain
qu’ on y travaillait en 1462 et très probablement sur les plans fournis par
Sforza.
Cette même année dans la maison de S. Polo Corner offrit l’hospitalité
au Duc Sigismond d’Autriche ( 2 ).
En feuilletant plusieurs des Traités d’Architecture d’Averlino, on y trouve
souvent dessinées des constructions avec deux ailes à tours crénelées renfermant
un portique avec pièces divisées (ammezzati), et une loggia centrale qui rap
pellent beaucoup le type de nos palais, lequel apparaît encore dans les formes
vénitiennes données par lui aux arceaux des fenêtres. Parmi ces dessins on en
voit un (y. fig. /0) qui, par les proportions, la forme de la partie inférieure et
certains autres détails semble emprunté à un projet du palais en question.
Mais faut-il attribuer ce projet à Ferrini plutôt qu’à Averlino, voilà ce que je
ne puis décider, vu les probabilités en faveur de l’un et l’autre de ces ar
chitectes.
Des anciennes façades inachevées de la C'a del Duca, on voit aujourd’hui
le long soubassement rustique et une partie des grosses colonnes, avec bases
décorées de feuilles protectrices, dans les angles de l’aile droite revêtue de
bossages à une plus grande hauteur que les autres parties; et de même deux
grandes portes et des commencements de contours aux fenêtres du côté du
quai. C’est là le premier essai de bossage fait à Venise, importation florentine,
laquelle avec l’emploi et la disposition des susdites colonnes angulaires, indique
clairement une nouvelle structure dérivant de la Renaissance ( 3 ).
Je pourrais citer les noms d’une foule d’autres palais, édifices et fragments
concernant cette splendide période de l’architecture civile vénitienne, mais
( l 2 3 ) Texte It., p. 36.