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SECONDE PARTIE
ques et de la frise (égale à celle du presbyterium) éxécutés par 1’ un des maîtres
parents ou compagnons d’Ambrogio d’Urbin qui travaillèrent dans la Chapelle
majeure et dont Pietro Lombardo réclama largement dans la suite le concours
pour le Sanctuaire de Sainte-Marie-des-Miracles j 1 ).
J’ai appelé symboliques les chapiteaux de la porte de S. Giobbe; et en
effet par la tête de bœuf sculptée en cet endroit et à travers les yeux de
laquelle passe et frétille la « mauvaise graine », l’artiste a très vraisemblable
ment essayé d’une manière quelconque de faire allusion ou au péché de vanité
dont les tentations trouvent par les yeux le chemin du cœur, ou à la fragilité
des biens terrestres ou peut-être encore aux tribulations du malin esprit sup
portées par Job avec tant de patience ( 2 ).
Quelque temps après Benedetto de Rovezzano pour le monument de Pietro
Soderini dans 1’ Eglise du Carmine à Florence et spécialement pour celui
d’Altoviti aux Ss. Apôtres de la même ville, aura recours à des allégories
peu différentes pour exprimer le lien entre le péché, la mort et les vanités du
monde; mais avec une forme et une expression beaucoup plus éloquente et
sombre, sculptant des têtes humaines et des serpents entortillés et rappelant
encore le patient Job par un verset biblique gravé sur une bande qui voltige
au milieu du tombeau Altoviti.
Il y a, du susdit type de chapiteaux, également un exemple dans le por
tique de la maison déjà citée du pont des Torricelle à Padoue, où il alterne
avec une autre forme de chapiteaux, compagnons (v. fig. 77) de ceux des pila
stres qui encadrent le monument du juriste Antonio Roselli (f 1466) dans l’Église
du Saint (v. PL 39 fig. 2 et fig. 98); œuvre commencée du vivant même de Roselli
et attribuée à Bartolomeo Bellano qui fit encore une médaille pour le même
personnage (v. Pl. 144 fig. 3).
Or en comparant ce monument, dont la structure trahit manifestement
l’inspiration des tombeaux toscans, avec celui élevé dans notre Église des
Ss. Jean-et-Paul au Doge Pasquale Malipiero (f 1462), c’ est-à-dire avec le
premier tombeau vénitien de la Renaissance ( 3 ), il est facile de relever des
analogies frappantes (v. Pl. 39 fig. 1). Analogies de concept tant dans le style
et dans les rapports des éléments employés, que dans les détails, telsque les
pilastres, 1’ entablement, la lunette à bas-relief, les compartiments du fond, les
modénatures des corniches avec gorges à feuillages, le type des fusarolles, les
boudins des bases à sculptures et enfin la forme caractéristique du sarcophage.
Différents au contraire sont les exécuteurs de ces œuvres, comme le mon
trent clairement et les statues, et les chapiteaux, et le caractère des autres
ornements et la plus grande sévérité et pureté des sacomes du Monument
Malipiero. Là, du reste, dans les anges qui soutiennent le Christ, dans le tympan,
(12 3) Texte It. p. 194 et 195.